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Textes philosophiquesAxel Kahn le relativisme des moeurs est un fait"Y a-t-il une autorité en morale ? Cette question pose d’abord le problème de savoir s'il existe une morale universelle, transcendante à toute autorité, qui coexisterait avec des morales plurielles faisant référence à des cultures, à des religions et à des lois particulières. Ces morales sont diverses. Couper les têtes de l'ennemi et les réduire afin d'en décorer sa maison est par exemple un acte éminemment moral pour certaines tribus, alors que dans tel autre groupe, en Inde ou au Tibet tuer un être vivant est une totale abomination. Dam une société éthiopienne, le manquement absolu à la morale, c’est de mentir. Ailleurs, le mensonge e l'expression de la considération que l'on a pour 1 gens, la vérité n’étant que la relation des faits tels qu'i se sont passés, sans intervention de la conscience et l’imagination, donc, sans considération pour autrui, la même manière, une vie sexuellement dissol immorale pour les uns, se révèle pour les autres u manière d’honorer les divinités de la nature. En Chi un ethnologue a rapporté les coutumes inhabituel des Na du Yunnan quant aux relations entre hoi et femmes. Le mariage n’y existe pas, les mœurs é ceux d’une polyandrogynie excluant totalement monogamie. Hommes et femmes ont des partem multiples, mutuellement acceptés. Les enfants sont vés par la maisonnée maternelle, sans père reconnu, mot n’existe d'ailleurs pas dans le dialecte na le couple stable, monogame, y est considéré comme contre nature et immoral[1]. Dans un autre registre, l’opprobre lié au vol dépend de la place de la propriété privée dans la collectivité et varie selon les civilisations. Ces différences de morales et d'échelles de valeurs sont des facteurs d'« incommunicabilité » et engendrent des tensions entre les groupes d’individus, formant ainsi l'une des bases du racisme. Cependant, l'existence de corpus moraux divers selon les époques et les endroits n’exclut pas que puissent être dégagées, en parallèle, les bases d’une morale universelle. conséquence d'une loi naturelle qui, en quelque sorte, fonderait la démarche éthique définie par tout ce qui concourt au respect dû à la personne humaine. Si une telle éthique commune est reconnue, quelle en est l'origine et peut-il exister une autorité qui serait garante de son respect ? Les oppositions à cette notion, farouches, sont de deux types. Le premier est issu des peuples qui ont connu, qui connaissent encore, sous une autre forme aujourd'hui, la domination occidentale, et pour qui la morale universelle a la même signification que la mondialisation économique, celle d'une volonté normalisatrice des puissances dominantes". Et l'homme dans tout ça? , pocket, p. 88. Indications de lecture :[1] C. Hua, Une société sans mari ni père, les Na de Chine, ?U.F. Paiis, 1997.
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