Textes philosophiques

Arthur Koestler   critique de la sélection naturelle


   «Prenons un exemple fort banal : en apercevant un prédateur certains oiseaux comme le moineau et la corneille jettent un cri d’alarme pour avertir toute leur volée. Tinbergen a fait remarquer que « ce cri d’alarme est un parfait exemple d’activité utile au groupe mais dangereuse pour l’individu ». Faut-il donc admettre que le « circuit de montage » du système nerveux du moineau qui déclenche le cri en réponse au stimulus d’une forme d’épervier, est apparu par mutation fortuite et qu’il s’est perpétué par la sélection naturelle en dépit de sa valeur de survie négative pour le mutant ? On pourrait poser la même question à partir de l’origine phylogénétique des duels ritualisés chez de nombreuses espèces – cerfs, iguanes, oiseaux, chiens, poissons. C’est ainsi que les chiens se roulent sur le dos en signe de défaite et de reddition, en exposant aux crocs du vainqueur ce qu’ils ont de plus vulnérable, le ventre et la veine jugulaire. L’attitude est assez risquée ; et quelle valeur individuelle de survie y a-t-il à ne pas frapper (ou mordre ou encorner) au-dessous de la ceinture ? "

Le cheval dans la locomotive, p. 150.

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