Textes philosophiques
Melvin Morse Recherches sur
les expérience de mort imminente ches les enfants
Comme je m'intéressais aux rencontres
visionnaires, j'avais pour règle, à toutes fins utiles, d'écouter et
enregistrer ces récits même quand je ne voyais qu'un lien ténu entre ces
visions et le domaine que je privilégiais à l'époque, à savoir les
expériences aux frontières chez les jeunes enfants. Ces visions avaient
pourtant de l'intérêt et avaient parfois été très intenses. Une fois par
exemple je fus invité à parler des expériences aux frontières de la mort
lors du congrès national des infirmières en soins intensifs. Les infirmières
constituent un auditoire idéal car elles sont beaucoup plus proches des
patients que la plupart des médecins et sont donc amenées plus souvent à
parler de spiritualité. Compte tenu de cette proximité, je souhaitais leur
faire comprendre que les visions font partie intégrante de la mort et
méritent, non la crainte mais bien l'attention - une idée simple qui
ressortait avec évidence au cours de mes années de recherche sur les
enfants.
Après mon exposé, l'une des infirmières manifesta une grande agitation. Tout
en discutant dans le hall, je la vis fendre résolument la foule dans ma
direction avec le regard concentré d'une mère s'apprêtant à gronder son fils
pour une bêtise. S'ouvrant sans ménagement un chemin parmi ses consoeurs,
elle traversa tout droit la pièce. C'était sans l'ombre d'un doute après moi
qu'elle en avait. Je sentis les battements de mon coeur s'accélérer, mes
paumes devenir moites : j'allais devoir m'expliquer, mais sur quoi au
juste ? - J'ai lu
tous vos articles dans les revues médicales, commença-t-elle est-ce
que ces gosses ne font pas tout simplement une réaction à la morphine ou au
Valium ?
Je lui expliquai calmement que j'avais étudié des patients ayant reçu de
fortes doses de morphine et que j'avais constaté qu'aucun d'eux n'avait
présenté quoi que ce soit de ressemblant à une expérience aux frontières de
la mort.
- Admettons. Mais qui vous dit que ces enfants n'ont pas tout bonnement
inventé leur expérience ? Vous savez, les patients en soins intensifs
racontent parfois des histoires incroyables sur des monstres qui les
poursuivent avec des aiguilles. Rien ne dit qu'ils n'inventent pas tout ça
juste pour se montrer dans une émission avec le fameux Dr Morse.
J'allais
m'emporter quand je lus la blessure de son regard derrière sa colère,
elle était en réalité au bord des larmes.
- Les histoires qu'ils racontent ne sont pas des
histoires de monstres, lui dis-je, ce sont des histoires incroyablement
cohérentes où l'on retrouve les mêmes éléments. D'ailleurs j'ai parlé à la
plupart de ces enfants bien avant de devenir l'invité préféré des
producteurs d'émissions télévisées.
A ce stade de la conversation, elle commença à
trembler quelque chose la tourmentait de toute évidence. Je la
conduisis vers un banc et m'assis à côté d'elle.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? demandai-je
important pour vous ?
D'un seul coup, ses larmes jaillirent. Elle me
raconta son histoire. Sa fille avait 14 ans quand elle avait contracté la
leucémie. Ensemble, elles s'étaient juré de lutter de toutes leurs forces
contre cette horrible maladie. Au cours des deux années qui suivirent, la
jeune fille avait passé plus de vingt semaines à l'hôpital.
- Pendant que les filles de son âge ne
s'inquiétaient que de leur tenue pour le bal des étudiants ou de savoir si
leur jean leur allait bien, ma fille passait ses journées à porter une
perruque et à vomir.
Après une troisième
rechute, l'oncologue avait pris la mère à part et lui avait dit que sa fille
n'avait plus que quelques semaines à vivre.
- J'ai alors voulu rendre notre vie la plus belle
possible, dit l'infirmière. Mais je savais en moi-même que c'était inutile.
Le plus beau cadeau à lui faire aurait été de la laisser mourir en paix.
Malheureusement, les
choses tournèrent autrement. Quand la jeune fille commença à mourir, sa
chambre fut envahie par une équipe médicale et des systèmes de réanimation.
La mère savait que tout cela était vain. Comme infirmière en soins
intensifs, elle savait que sa fille était en train de mourir. Mais elle
était mère et se sentait incapable de dire aux médecins de la laisser
mourir. Pendant
plusieurs heures, ils lui mirent des tuyaux dans les artères et dans le nez.
Quand le coeur s'arrêta, ils lui posèrent des palettes de défibrillation sur
la poitrine et envoyèrent des électrochocs pour faire repartir le coeur. Que
faisaient-ils à sa fille ? bégaya la mère. Alors l'une des infirmières
l'emmena dans le couloir et lui dit d'attendre là.
- Quand tout a été terminé, ils m'ont laissé
revenir dans la chambre, dit-elle. Toute l'équipe de réanimation est sortie
en file indienne, tête basse de n'avoir pu la garder en vie. Ils ont fermé
la porte derrière eux et je suis restée seule avec ma fille.
Elle resta un moment en
silence devant le corps. Puis ce fut le choc. La fille s'assit et regarda sa
mère droit dans les yeux ! « Elle était vivante, je sais qu'elle était
vivante » me dit sa mère. « Elle a serré ma main en disant : ''ne t'inquiète
pas, maman, je vais très bien maintenant'' ».
Elle s'excusa de m'avoir ainsi agressé : voilà dix
mois que sa fille était morte et qu'elle mettait cette ultime visite sur le
compte d'une hallucination due au chagrin.
- Le chagrin ne m'avait pas fait perdre la tête,
dit-elle. Ce qui s'est passé, je l'ai vu de mes yeux d'infirmière. Mais en
vous écoutant, j'ai réalisé que ma fille était peut-être revenue quelques
secondes me donner ce message. Maintenant que j'ai entendu ces histoires sur
les expériences aux frontières de la mort, je ne repenserai plus jamais à sa
mort de la même façon.
~ Troublantes rencontres
Cette histoire me laissa
d'abord sceptique. Mais des récits troublants du même genre surgissaient
sans cesse. En effet, les visions se produisaient parfois au cours de graves
crises physiques, et parfois à l'occasion de crises personnelles.
L'un de ces récits
concerne une femme médecin de San Francisco. Employée aux urgences d'un
hôpital situé dans les quartiers difficiles, elle était journellement
confrontée aux pires problèmes de société, depuis les drogués atteints
d'infections sanguines jusqu'aux enfants battus par leurs parents. Sa vie
baignait tellement dans la misère qu'elle tomba dans une crise spirituelle
profonde et devint totalement athée.
C'est avec ce problème de
foi en tête qu'elle partit un jour faire une randonnée dans la sierra. Dans
cette nature écrasante de beauté, elle ressentit l'irrésistible besoin de
prier pour retrouver sa foi. Elle s'agenouilla au milieu d'une clairière et
pria du fond de son coeur : « Montre-moi que tu existes. Il me faut un
signe, sinon je vais devenir folle, je vais perdre ma raison de vivre ».
Le contact divin, Ed. le
jardin des livres.
Indications de lecture:
Voir les textes de R. Moody, Pim Van Lommel et aussi Stevenson.
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