« C’est en ce point précis que se fait sentir la nécessité d’un développement affectif, et de réfléchir sur les conditions sociales au sein desquelles ce développement a eu lieu. Plutôt que d’apprendre aux êtres humains à se tenir eux-mêmes pour des créatures spirituelles différentes des autres vivants et appelées en tant que telles à les tenir à distance, nous devrions leur enseigner à les percevoir comme des êtres sociaux. 11 nous appartient de faire l’effort de nous tenir mieux informés des ressemblances entre les êtres humains et d’autres êtres vivants - par exemple en découvrant la sollicitude dont les crocodiles entourent leurs œufs et leur progéniture. Il est bien commode de souligner les différences profondes, de mettre en vedette les talents uniques de l’être humain, mais qu’en est-il de la puissance de l’aigle qui saisit sa proie en plein vol, de la vitesse du guépard, de la force de l’éléphant, de l’intelligence du dauphin, de la vue perçante de la chouette et de l’agilité du chat ? Il est important que nous comprenions dès notre plus jeune âge les talents uniques des autres êtres vivants, et que nous développions le sentiment de notre responsabilité vis-à-vis de leur bien-être - pour notre plus grande joie mutuelle.

     Il y a un précepte universel qui règle de nos jours les relations interhumaines et qui est particulièrement important: celui qui exige de chacun qu’il veille à ce que sa propre manière de vivre n’empiète pas sur celle des autres, et ne les empêche pas d’adopter le même style d’existence si tel est leur désir. Je pense ici au gaspillage et à la surconsommation énormes de l’Occident, lesquels ont atteint des proportions telles qu’il est tout bonnement impossible que les autres pays puissent prétendre à leur tour au standard de vie occidental".

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