"Maintenant, concernant ce que vous avez dit au sujet du « personnel » et de l’« impersonnel »... Quand le « personnel » est satisfait, il transcende sa limite et devient « impersonnel ». C’est un aboutissement naturel et inévitable Pourquoi cela n'arrive-t-il pas généralement ? Parce qu’emporté par ce qui est « personnel », poussé de-ci de-là par son agitation, on tourne en rond. Quand, cependant, on voit tout et qu'on a réalisé que c’était inévitable et unique, alors on passe du particulier au général, du « personnel » à l’« impersonnel », car seul l’impersonnel est un fait. Voilà comment y arriver : recevoir et accepter avec tous vos sens en éveil, de manière a ne laisser aucune place au doute ou à [la possibilité de] quoique ce soit d’autre [d'apparaître]. On appelle cela tanmayatâ. tat + mayatà, devenir cela-même. Il n’y a plus de place pour le « je » mesquin et étroit qui crée autre chose. Cela seul est. « Mes limitations » comme dit Minati disparaissent totalement. Et, quand une fois vous avez réalisé cet « impersonnel », ce fait ou cette vérité, vous devez l'examiner encore et encore, et aussi l’expérimenter avec tous vos sens. Et alors, comment les fantaisies et les élucubrations créées par le mental peuvent-elles survivre ? Voyez, voyez et voyez encore"

L'art de voir, L'originel, p. 130-131.

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