Textes philosophiquesSatprem la pensée matérialiste, évangile de la mort"...Peut-être le vrai corps est-il déjà là. Il y a un chaînon qui manque. Il y a un voile de quelque chose à enlever... La Matière est tout autrement, le monde est tout autre, nous n’y comprenons rien. Il y a un voile de mort sur le monde. Il y a des yeux qui voient la mort et qui font la mort. On nous dira fou, schizophrène, paranoïaque—parce qu’ils y liennent tellement à leur mort, ils veulent absolument que ce soit “ comme cela ”, c’est leur “ loi ”, c’est leur “ bon sens ”, c’est leur “ mais-enfin-je-le-vois-je-le-touche ”—comme des singes qui palpent l’ombre des arbres. Nous palpons l'ombre d’un monde jamais vu. Nos évidences d’aujourd'hui sont des puérilités scientifiques de singes améliorés. Au fond, disait Mère dans un raccourci saisissant, la pensée matérialiste, c'est l'évangile de la mort.
Et si nous en avions fini des évangiles, une
fois pour toutes, de la mort ou du paradis éternel ? Si nous croyions en la
vérité de la Matière, en la possibilité divine de la Matière, en la vie
divine dans un vrai corps?Eh bien, il faut aller à la recherche de la vraie
Matière c’est tout, sans préjugé de mort, sans préjugé de vie, sans préjugé
de singe amélioré, scientifique, matérialiste ou spiritualiste. Candidement.
Avec des yeux ouverts à l’inattendu. Parce que, de toute façon, c’est là où
nous ne nous y attendons pas. Mère, tome II, l'espèce nouvelle, Robert Lafont, 1976, p 151-152 . Indications de lecture:Voir les textes de S. Aurobindo.
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