Textes philosophiques

Georges Simmel     la mode et la société


    La mode, figure de la vie. Mais, pour concevoir le tout, l’attrait spécifiquement piquant et excitant de la mode réside dans le contraste entre son extension vaste qui embrasse tout et son caractère rapidement et fondamentalement éphémère, dans le droit à l’infidélité à son égard. Il réside dans l’étroitesse avec laquelle elle ferme un milieu déterminé et montre l’appartenance à ce milieu aussi bien comme cause de la mode que comme effet de la mode – et aussi dans la décision par laquelle elle isole ce milieu des autres. Finalement cet attrait réside dans le fait d’être porté par un milieu social qui impose à ses membres une imitation réciproque et décharge l’être singulier de toute responsabilité – éthique comme esthétique – et aussi la possibilité de produire néanmoins à l’intérieur de ces limites une nuance originale, ou bien en intensifiant les éléments de la mode, ou bien, tout autant, en les rejetant. Ainsi la mode se révèle seulement comme une réalité singulière, bien caractérisée sous ces créations diverses, dans lesquelles la finalité sociale et individuelle a objectivé les courants opposés de la vie pour leur donner les mêmes droits. »

 Philosophie de la Mode, 1905.

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