Textes philosophiques
Didier Van Cauwelaert
l'esprit est holographique dans sa relation au cerveau
"...Les
expériences du biologiste américain Paul Pietsch dans les années 1950
...À l'époque, le modèle officiel du fonctionnement de la mémoire était
celui défini par l’illustre neurochirurgien Wilder Penfield : chaque
souvenir est rangé dans une zone précise du cerveau, comme un livre
dans une bibliothèque. Sauf que le physiologiste Karl Pribram, associé
au neuropsychologue Karl Lashlev, avait démenti cette théorie avec des
rats. Après les avoir entraînés à accomplir des tâches précises dans un
labyrinthe, ils avaient prélevé les zones de leur cerveau censées gérer
ces informations, et pourtant leur comportement demeurait le même.
Ulcéré par cette hérésie, Paul Pietsch riposta au moyen de salamandres,
bien pratiques en laboratoire
car on peut leur retirer la cervelle, la charcuter et la remettre sans
problèmes dans la boîte crânienne : elle se reconnecte aussitôt.
Pietsch amputa donc les zones cérébrales gouvernant la recherche de
nourriture, certain que la salamandre confirmerait, en mourant de faim,
la loi de Penfield. Horrifié, il découvrit qu’il démontrait le
contraire. Il avait beau hacher menu le cerveau de ces malheureux
amphibiens, il suffisait qu’une infime part de matière cérébrale
subsiste pour que l’ensemble des fonctions cognitives soit assuré. Le
modèle holographique du cerveau, défini par Pribram, venait de
s’imposer : chaque partie contient le tout. Chaque fragment de
l’hologramme garde la mémoire et intégralité de l’information
enregistrée. «Oui, mais c’est une particularité de ces cerveaux
reptiliens rudimentaires », n’ont pas manqué d’objecter à l’époque les
partisans de Penfield. Un argument que les centaines de surdoués « sans
cerveau détectable » répertoriés par l’étude de John Lorber ont réduit
en bouillie.A la différence de ses thuriféraires, Wilder Penfield
lui-même, à la fin de sa vie, avait reconnu son erreur initiale avec un
grand panache, et même une forme de gourmandise face au mystère : «
L'étude des neurones ne peut pas expliquer différence fondamentale
entre une structure objective et une perception subjective. [...] En
cepit des méthodes modernes d'investigation, rien ne démontre que le
cerveau seul peut réaliser tout le travail du mental. »
Le nouveau dictionnaire de l'impossible,
J'ai lu,
p.150-151.
Indications de lecture:
cf.
Leçons sur la Matière et
l'Esprit. Il faut lire sur le même sujet M. Talbot L'univers est un
hologramme. La première source que nous avons trouvé sur le sujet.
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