Textes philosophiquesPaul Gosselin le mythe du scientifique idéal "La
mythologie moderne présente le scientifique comme un être neutre, objectif.
Il est un dévot du savoir empirique et, dans ses travaux, il évalue toutes
les hypothèses possibles, sans parti pris. Somme toute, il est un être
spirituel, au-dessus des passions communes. Selon la meilleure tradition
médiévale, il est un ascète. Comme le stylite, assis au sommet de sa
colonne, il regarde, de toute sa hauteur, la vie humaine. Il est apôtre de
la Raison, celui qui apporte la lumière, celui qui sait. Il est le
destructeur d’idoles, de tabous et de superstitions. Il est le chaman, le
gourou qui conduit au salut, c’est-à-dire au savoir, à la gnose, au progrès.
C’est l’essence du discours moderne à l’égard de l’homme de science. ... La
réalité est parfois autre. Les positivistes ont affirmé autrefois que la
science doit être libre de tout présupposé métaphysique, mais cela exige d’y
exclure aussi le présupposé métaphysique qui affirme que la science doit
être libre de tout présupposé métaphysique. Il y a là un piège conceptuel
intéressant. Tout cela se déroule dans un contexte régi par le principe très darwinien publish or perish. Le système est développé à un point tel, que dans certains milieux, les chercheurs se voient attribuer une cote établie en fonction de leur productivité sur le plan de la recherche et des publications. De cette cote peut dépendre la superficie de leur bureau, leur budget de recherche, voire l’existence de leur poste… Mais la compétition entre chercheurs scientifiques ne touche pas seulement l’espace disponible dans les publications de recherche prestigieuses ou l’accès aux fonds de recherche. La compétition entre écoles de pensée intervient aussi dans ce processus. La fuite de l'absolu, éditions Samizdat. Indications de lecture:Voir dans le même ordre d'idée Pierre Thuilier.
Bienvenue| Cours de philosophie|
Suivi des classes| Textes philosophiques|
Liens sur la philosophie|
Nos travaux|
Informations |