Textes philosophiques

F. Nietzsche      Nous ne voulons la vérité que sous certaines conditions


   « Le menteur fait usage de désignations valables, les mots, pour faire que l’irréel paraisse réel : il dit, par exemple "je suis riche", tandis que, pour son état "pauvre" serait la désignation correcte. Il fait un mauvais usage des conventions fermes au moyen de substitutions volontaires ou d’inversions de noms. S’il fait cela d’une manière intéressée et surtout préjudiciable, la société ne lui accordera plus sa confiance et par là l’exclura. Les hommes ne fuient pas tellement le fait d’être trompés que le fait de subir un dommage par la tromperie : au fond, à ce niveau, ils ne haïssent donc pas l’illusion, mais les conséquences fâcheuses et hostiles de certaines sortes d’illusions. C’est dans un sens aussi restreint que l’homme veut seulement la vérité : il convoite les suites agréables de la vérité, celles qui conservent la vie ; envers la connaissance pure et sans conséquence il est indifférent, envers les vérités préjudiciables et destructrices, il est même hostilement disposé."

Indications de lecture:

Sujet de bac technique. cf. La Question de la Vérité, ch. X.

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