Textes philosophiques

Jean-François Revel    la démocratie et le totalitarisme


     « L’existence du totalitarisme communiste a complètement perverti au XXe siècle notre façon même de poser le problème de la démocratie. Je dis bien communiste, car les deux autres totalitarismes, le fasciste et le nazi, se sont présentés à visage découvert et ont été perçus d’emblée comme des adversaires de la démocratie. C’est en toute clarté, de façon consciente et délibérée, qu’en 1922 Benito Mussolini créa le totalitarisme : à la fois le mot, le concept et la chose. Au contraire, le communisme s’est prétendu un perfectionnement de la démocratie et a réussi pendant trois quarts de siècle à faire très largement accepter cette prétention en Occident même. Aucune révélation sur sa vraie nature ne parvenait à lui ôter une connotation « progressiste » qui faisait rejeter « à droite » ceux qui le critiquaient, même quand on leur donnait raison. Cette imposture fut possible parce que l’idéologie marxiste dominante invitait à donner la prépondérance à l’imaginaire sur le réel, aux prétentions théoriques sur les résultats pratiques. Elle nous a fait considérer comme réactionnaires les systèmes sociaux qui apportaient le plus de progrès, et comme progressistes ceux qui constituaient la plus grande régression".

Le regain démocratique, fayard.

Indications de lecture:

cf.


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