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Textes philosophiquesVimala Thakar le moi n'a pas d'existence propre"Le moi n'est qu'un concept, une idée. Dans notre civilisation les concepts sont greffés sur la perception. Quand vous regardez un arbre, que voyez-vous vraiment ? Vous voyez une forme d'énergie à laquelle on a donné un nom : « arbre ». C'est une belle invention de la race humaine de réduire une perception à un concept. Il n'y a pas de je. Il y a un corps, qui est séparé, et ce corps contient l'énergie conditionnée qui s'exprime par la perception et les réactions.' Nous devons découvrir que le mental est quelque chose de purement imaginaire, c'est une illusion. Nous devons découvrir que cette impression de « je », de « moi », est un mythe et que le monde phénoménal existant à l'extérieur est également irréel... Il n'y a pas de Vimala ni de Barbara à l'intérieur du corps. Un nom est attribué et son utilisation répétée nous donne l'impression qu'il y a un objet à l'intérieur.' Qu'est-ce que l'ego? C'est une mauvaise identification de l'impression de moi avec le fini, avec le sensoriel, avec le psychologique. Simplement une mauvaise identification. C'est pourquoi ces dernières années Vimala dit que l'ego est un mythe psychologique.' Qu'est-ce que le « je » ? Qu'est-ce que le moi ? Où vit ce « je » dans mon corps ? D'où vient cette notion de moi, de mien ? À la naissance, l'enfant reçoit un nom de ses parents, un nom qui le distingue des autres. On appelle l'enfant par ce nom des centaines de fois. Alors, il y a identification au nom : je suis Henri, je suis Robert. Puis les parents disent : cet enfant est très beau. « Je suis beau », une autre identification. Puis les parents disent : tu es hindou, ou tu es chrétien ; tu es un garçon, tu es une fille. L'identification devient de plus en plus forte, de plus en plus profonde et nous avons l'impression qu'il y a un « moi » à l'intérieur et qu'il doit être préservé. Comment préserver l'ego, le « je » ? En lui accordant tout ce qu'il exige. Le moi dit : je n'aime pas cette personne, et nous nous détournons d'elle. Ou bien il dit : j'aime cette personne, et nous cultivons sa compagnie. Ainsi, la conscience de "je " est préservée en lui accordant ce qu'elle exige, ce qu'elle désire, en essayant de réaliser ses ambitions. Le "je" se demande : que faire pour survivre? Je vais survivre grâce à c que j'aime et n'aime pas. Je vais rechercher ce que j'aime et éviter ce que je n'aime pas. il crée des besoins psychologiques dans ma relation avec autrui. Les autres doivent réagir en fonction de ce que j'aime. Le besoin de survie et de sécurité a engendré une attitude d'attente vis-à-vis d'autrui. Si l'attente est comblée, le je dit : "je suis heureux"; si l'attente est déçue, il dit : "je suis malheureux". Puis il crée une résistance à ce qui survient et c'est ce qu'on appelle la souffrance. L'enseignement de Vimala Thakar, présenté par Christine Towend, DG diffusion, p. 23-24.
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