Textes philosophiques

Vimala Thakar       le dirigisme de l'ego


    Quand l'être humain voit que toute action mentale est de nature mécanique, il n'a plus envie de s'identifier à telle idéologie et de s'opposer à telle autre. Il voit combien il est vain de s'adonner à ce mode de pensée mécanique.  Les énergie mentales ont un coordinateur que l'on appelle l'ego, le « je », le « moi », qui joue le rôle d'un principe cohésif. Mais l'organisation des énergies de la structure physique et de la structure mentale ne commence pas au moment de votre naissance. Vous êtes le produit de milliers d'années d'évolution humaine. L'ego, avec l'aide de la conscience, s'aperçoit qu'en dépit de tous ses efforts pour exercer un contrôle sur ces énergies, celles-ci ne se laissent pas gouverner. Elles se rebellent. La structure physique et mentale se révolte contre ce contrôle, cette régulation, ce dirigisme du je, de l'ego.  Nous vivons d'ordinaire au niveau où le « je », le « moi », est le centre ; et la frontière est constituée par le « non-moi », par l'autre. Sans cette division de la vie en moi et non-moi, l'ego ne peut pas fonctionner. C'est l'autre, le non-moi, qui crée la dualités La cause profonde de la violence se trouve dans le « je » et la validité du « je » est acceptée par la race humaine. Mais tant que la race humaine n'est pas prête à mettre en question l'autorité du « je », je crois qu'elle ne pourra jamais éliminer la violence de la vie individuelle ou sociale.'

L'enseignement de Vimala Thakar, présenté par Christine Towend, DG diffusion, p. 22.

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