Textes philosophiques

Max Weber  la foi dans une idée en politique


     Il est parfaitement vrai, et c'est une donnée fondamentale de toute histoire (que nous ne pouvons justifier ici plus avant), que le résultat ultime de l'action politique entretient souvent, voire quasi toujours, un rapport tout à fait inadéquat, souvent quasiment paradoxal avec son sens originel. Mais c'est la raison pour laquelle ce sens, à savoir le service d'une cause, ne doit pas faire défaut pour que l'action ait une consistance interne. Au service de quelle cause l'homme politique vise-t-il et utilise-til le pouvoir, c'est là une affaire de foi. Il peut servir des buts nationaux ou humains, sociaux et moraux ou culturels, profanes ou religieux, il peut être animé par une robuste foi dans le "progrès" (en quelque sens que ce soit) ou bien rejeter avec froideur ce genre de foi, il peut prétendre être au service d'une "idée" ou bien, récusant en principe cette prétention, vouloir servir des buts extérieurs de la vie quotidienne: il faut toujours qu'il existe une forme quelconque de foi. Pour le reste, il est parfaitement exact que la malédiction du néant de la créature pèse aussi sur les résultats politiques les plus fortement manifestes.

Le savant et le politique, traduit de l'allemand par Catherine Colliot-Thélène.

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