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Textes philosophiquesSerge Carfantan la dimension de l'engagement" S’engager c’est de manière personnelle se mettre au service d’un idéal, d’une œuvre, d’une cause, d’un pays etc. ce qui ne veut pas dire pour autant être servile ; un engagement n’a de valeur que lorsqu’il est délibéré donc conscient et maîtrisé. Il doit aussi dépasser la sphère égotique de l’intérêt privé pour être ouvert à une dimension universelle. Nous n’aurions pas idée de parler d’engagement quand il s’agit seulement de faire des affaires, d’engranger du profit ou de consommer. Dans ce domaine, inutile de s’engager, il n’y a qu’à se laisser porter ! D’autre part, il est clair d’après ce qui précède, que lorsque l’engagement n’est pas choisi et qu’il ne contribue pas à la formation personnelle, il revient surtout à se mettre à l’abri : disons d’une structure, d’une institution (celle du mariage, de l’armée, d’une église ou d’un parti) à l’abri à la fois physiquement et intellectuellement. Dans ce cas, puisque le désir de sécurité prime avant tout (et qu’il s’agit peut-être de se planquer), on aurait aussi tort de parler d’engagement, parler du conformisme d’une vie bien rangée serait plus adéquat. Il importe donc de ne pas diluer l’idée d’engagement pour qualifier n’importe quelle entreprise, mais d’employer le mot seulement pour désigner celle dans laquelle nous engageons notre parole et où nous décidons de mettre en accord nos actes avec nos paroles. Puisque la dimension politique est insuffisante, nous pouvons à la fois en élargir et en approfondir la portée. ". Que faisons-nous de notre Liberté? ch. VI, Almora , p. 122. Indications de lecture:Dans la suite de ce texte, le cas de Simone Weil. La philosophe. Le PDF de la leçon est diponible. A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.
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