Textes philosophiques
Serge Carfantan l'esprit superficiel ...
se cultive ! Sur la mode
Pour que l’illusion se maintienne, le mental doit travailler sans
relâche pour maintenir le voile
qui recouvre la réalité, s’auto-persuader par exemple que la pose snob
et le brillant des apparences donne une profondeur à la personne, alors
qu’il n’en n’est rien. Un esprit superficiel est
nécessairement agité et
bavard. Beaucoup de verbiage. Il doit faire des efforts constants pour
rester à demeure dans une pose
snob et sophistiquée. Pour nourrir une hallucination constante, il faut
non seulement un aveuglement, mais une dépense d’énergie considérable.
Pour un résultat nul. Un esprit superficiel peut se parer de tous les
atours qu’il voudra, il restera superficiel ; pour qu’il gagne en
profondeur, il faudrait qu’il s’arrête et qu’en un éclair il se voit
tel qu’il est, qu’il soit foudroyé par sa propre vérité.
Alors seulement il retrouvera une spontanéité qu’il a tué en
s’identifiant à l’apparence. Tous les efforts de l’ego pour s’augmenter
lui-même dans le paraître sont vains et ne font que maintenir son
auto-fiction. Et si toute une société ou même tout
un
monde vit dans cet envoûtement, alors il faudra honnêtement reconnaître
que cette société et ce monde vivent complètement dans l’illusion. Dans
le règne des simulacres comme dirait Platon ; les images de la caverne.
Dans tous ces
magazines, tous ces blogs ou les passionnata de la mode s’excitent, la
texture est complètement vide, ils font monter la chantilly dans le bol
pour qu’elle tienne. Ainsi, « on n’est plus incité à acheter un banal
produit, mais une histoire, un relais symbolique, un objet initiatique,
un secret : un « mythe ». Le sac que Marion Cotillard érigé au rang de
« partenaire », le parfum promu par Audrey Tautou sont systématiquement
qualifiés dans la presse de « mythiques » ou « cultes » ». Et pour y
arriver, il faut beaucoup de moyens, il faut y aller avec le forceps du
marketing, une armée de graphistes, de stylistes, et de publicistes. La
recette est connue. « C’est la fameuse formule de Lewis Carroll dans La
Chasse au Snark : « Ce que je te dis par trois fois est vrai ». Avec
force incantation, répétition, le désir mimétique est entretenu. Le
triomphe est là quand on arrive à mettre la réalité cul par-dessus
tête : « les grands noms du luxe doivent, en temps de crise, s’imposer
dans l’esprit du consommateur comme des produits de première nécessité
ou comme des valeurs sûres » ! La plus extrême futilité devient vitale,
indispensable et il serait inimaginable de pouvoir vivre sans. Quand
une sottise ou une folie deviennent un « investissement » solide et sûr
! Un sac à main de marque ou un parfum. La secrétaire intérimaire qui
a l’impression d’être nue sans son N°5 et qui, faute d’argent, écume
les parfumeries pour se renouveler… avec des échantillons .
Le Voile de
l'Illusion ch. I, p. 83-84.
Indications de
lecture:
Le chapitre s'intitule :.la mode, simulacre et illusion. Il
s'agit d'un commentaire de Mona Cholet Beauté fatale sur la
mode en tant qu'illusion.Le PDF de la leçon est diponible.


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