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Textes philosophiquesSerge Carfantan il ne faut pas confondre la valeur et le prix. On achète la voiture pour une satisfaction dont elle est le support. Un moyen de se déplacer pour certains. Un moyen de paraître devant ses voisins ou ses relations. Un même objet peut prendre des valeurs différentes : un moyen de locomotion ou une valeur ostentatoire. Ou pas de valeur du tout : un objet nocif, ruineux, sale et encombrant pour celui qui choisirait une manière de vivre différente. Cette valeur est une création consciente qui est sous-jacente à cette passivité que l’on prête trop souvent par avance au consommateur qui, lui, est censé ne voir que le prix ! Bien sûr, le prix d’un bien sur le marché demeure et correspond à un certain nombre d’unités de la monnaie nécessaire pour l’obtenir. Seulement, nous n’avons pas le droit de confondre la valeur et le prix. C’est une erreur grossière. Et il est carrément stupide de penser que ce à quoi l’homme peut accéder sans restriction est dépourvu de valeur. Tant que la théorie économique ne retiendra qu’une seule qualité de la valeur, celle qui définit précisément la valeur marchande, elle sera condamnée à n’être qu’une spéculation en l’air. Les prétentions de l’économisme sont excessives. L’économie n’éclaire pas des questions tel le comportement du vol (qui ignore l’échange équilibré), de la fraude, le souci de l’équité en justice, les rapports éthiques entre personnes. Et ne parlons pas de la relation entre l’homme et la Nature, l’économie classique prend en compte les ressources naturelles et les techniques de production, tout en admettant sans discussion le mythe religieux d’une Terre offerte à l’homme, comme l’objet de son bon plaisir et dont les ressources seraient illimitées . Philosophie de l'économie. ch. VII, p. 171. Indications de lecture:Le chapitre s'intitule : la pensée économique. Le PDF de la leçon est diponible. A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.
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