Textes philosophiques

Serge Carfantan      religion et spiritualité


         Deux positions:

«- Soit voir dans la religion le lien entre l’homme et l’Être, l’Englobant, la Vie, le Divin (quel que soit le nom qu’on lui donne), en admettant que le spirituel est précisément ce lien intemporel entre le domaine du relatif et l’absolu.

    Dans ce cas, la spiritualité ne suppose pas d’orga­nisation et cette absence d’organisation est peu propice à la formation d’un dogme. D’autre part, de ce point de vue, il est tout à fait possible d’admettre une grande diversité de voies d’accès à l’absolu. La spiritualité implique un mode d’accès direct à la présence du Divin. On appelle expérience spirituelle cette approche intérieure. Elle diffère d’une approche intellectuelle, propre à la raison et à l’élaboration d’un concept, comme celui de Dieu. Ce que l’on rencontre par exemple chez Leibniz ou Hegel. Elle se distingue aussi nettement de l’approche morale recourant à l’idée de Dieu pour donner une justification au De la Religion à la Spiritualitédevoir moral. Voir à ce sujet les thèses de Kant dans La Critique de la Raison pratique. Elle n’est pas non plus une approche psychologique du concept de Dieu, ce que Freud propose dans certains textes, comme L’Avenir d’une Illusion ; ce que par ailleurs Carl Gustav Jung a exploré avec encore plus d'ouverture.

 - Soit voir dans la religion un lien, tissé par une révélation, qui lie une communauté de fidèles autour d’une foi commune. Une doctrine. La Révélation a eu lieu dans le passé : dans la parole de Dieu confié à Moïse, aux prophètes dans La Bible, dans les paroles de Jésus consignées dans Les Évangiles, dans les Sourates données à Mohamed dans Le Coran etc. La pratique religieuse, le rituel, effectue une répétition de la révélation première et réaffirme l’appartenance du fidèle à une tradition.

      Dans le second cas, il est évident que la religion a un sens éminemment social. Elle n’est en aucun cas séparable d’une organisation chargée de conserver, de promouvoir la doctrine et le credo d’une Église. La religion ne peut pas non plus être séparée de ses rituels. Une église est une institution qui partage les caractéristiques de toutes les institutions en général : un système hiérarchique et centra­lisé, une volonté de se maintenir en tant qu’organisation, d’exercer un contrôle et un pouvoir sur ses membres. L’église fait corps avec ses fidèles. Bergson, dans Les deux Sources de la Morale et de la Religion désigne cet aspect sous le terme : religion statique.  Ken Wilber dit par l’œil de la contemplation qui est différent de l’œil de chair et l’œil de raison.   ".

De la Religion à la Spiritualité  ch. VII, Almora , p. 142-143.

Indications de lecture:

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