Sur des papiers
d’identité, on trouve en premier lieu un
nom. D’un
point de vue psychologique, c’est le panier dans lequel l’ego met ce qu’il
revendique comme étant son identité. Toutefois, socialement parlant, le
nom est juste une étiquette pour distinguer une personne, de même que le
genre
(masculin, féminin), la
profession
ou la
nationalité. Donc des
traits caractéristiques
du
moi social
et on n’aura rien de plus, puisqu’il s’agit du niveau d’identité le plus
conventionnel et le plus élémentaire qui soit, une manière de ranger une
personne dans une catégorie préétablie.
Il faut prendre soin
de distinguer l’identité sociale des papiers d’identité et l’identité
psychologique, la manière qu’a le moi de revendiquer « ce qui est à moi », bref
ses appartenances,
car on change alors de registre, ce n’est plus affaire de convention, mais
d’attachement féroce. Il est dans la nature de l’ego de s’identifier avec
ce qu’il croit être lui-même et dans cette identification de se doter d’une
définition. La définition de qui je suis. Mais quoi de plus simple
et à portée de main que mon corps ? Nul besoin de réfléchir. Quoi de plus simple
que de me définir par mon
genre, comme
un homme ou une femme ? Répondre à ma question qui êtes-vous ?
par : « je suis un homme », ou bien « je suis une femme » est très vague. Nous
pourrions rétorquer : « mais je ne vous ai pas demandé votre genre … mais qui
vous êtes ! » Je ne suis pas un genre, mais j’ai un genre.
Dans une époque aussi matérialiste que la nôtre et qui cultive un degré de
narcissisme inouï, la plupart des gens partagent cette idée puisque c’est
l’opinion commune. Ils croient donc vraiment affirmer leur identité
en affirmant leur genre.
Il ne faut donc pas
s’étonner du succès rencontré par la théorie du genre, d’un point de vue
psychologique, elle caresse l’ego dans le sens du poil dans un conformisme
intégral. Mais d’où vient ce conformisme ? Il vient aussi de l’alignement
sur les mentalités actuelles, mentalités qui ont été préformées par le
relativisme culturel
des années 60. L’affirmation de l’identité dans le genre est-elle
seulement une opinion irréfléchie, ou bien une représentation venue des sciences
sociales ? Quelle pertinence accorder à la théorie du
genre ? En quoi peut-elle nous servir ou nous desservir ?
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© Philosophie et spiritualité, 2020, Serge Carfantan,
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