Dialogues et commentaires sur la leçon :
Les caractères de la mémoire


Florent Dupuy
Q. Voila, j'aimerais comprendre ce phénomène de rétentivité, s agit il d'un souvenir involontaire même indésirable ? une musique que l on n aime pas ou quelque chose que l on n aime pas particulièrement penser peut il se répéter dans notre esprit ? Et a ce moment la, toutes sortes de pensées indésirables nous accaparent elles?

R. Oui, il est dans la nature du mental de fonctionner de manière assez mécanique. Cet aspect s'observe très bien dans la rétentivité qui désigne une mémoire immédiate. Cela marche avec une musique qui nous trotte dans la tête et que l'on ne peut pas chasser. Cela fonctionne surtout dans la perception, pendant quelques secondes : le visage aperçu dans la rue est comme photographié et parfaitement net pendant quelques instants. Ce qui est agaçant, c'est aussi l'inertie de pensées qui tournent en rond. Cependant, il faut faire des distinctions nettes. La rétentivité est naturelle, car tout ce que je perçois entre immédiatement dans le souvenir. Par contre, la persistance mécanique qui fait qu'une musique ne me sort pas de la tête, contre ma volonté relève d'un autre processus. Tant que c'est un plaisir de rester sous le charme d'une mélodie ce n'est pas un problème. Par contre, il est tout de même souhaitable de mettre fin au boucan intérieur, quand cela devient de la pensée parasite. On y parvient en déplaçant l'attention sur la perception d'un autre objet. Pour ce qui est des pensées, il faut mettre à part la catégorie des pensées obsessionnelles qui sont autre chose.  Voir la question des TOC, troubles obsessionnels compulsifs. Il y a là une sorte de blocage dans l'inconscient qui remet constamment le mental sur des rails qui le font tourner en rond. Là, c'est carrément de la pathologie mentale et il est très important de s'en délivrer, car il s'agit bel et bien d'une aliénation.

Florent Dupuy
Q. Oui, mais qu'est-ce que ce processus contre notre volonté, cité dans la question précédente, comment fonctionne-t-il?

R. Mécaniquement. C'est un trait du mental qui est très proche de la vitalité et que l'on rencontre très bien dans l'habitude. Vous prenez une habitude, elle devient répétitive. Il semble que dans le domaine de la pensée, ce soit lié avec un degré d'éveil assez faible : remarquez par exemple qu'un tel phénomène ne fait que s'accentuer quand on est très fatigué. Le manque de sommeil fait que la pensée finit par nous échapper. A la limite quand on lutte trop longtemps contre le sommeil, on finit par rêver les yeux ouverts et tout le fonctionnement du mental devient très répétitif. A ce moment-là, il y a tout de même un témoin conscient qui dit : ras le bol de cette pensée parasite, de ces répétitions et on a alors le sentiment que c'est contre notre volonté que la pensée tourne en boucle. Voyez sur ce point le cours sur l'intelligence et la pensée présent sur le site.

Florent Dupuy
Q. Donc être témoin est un acte volontaire et être lucide ou témoin la plupart du temps empêche la pensée de tourner en rond?

R. Être témoin n'est pas affaire de volonté, mais de présence, de sens de l'observation. La volonté, c'est autre chose, c'est de l'effort qui veut contrer des efforts. La pensée qui tourne en rond est comme un nuage qui passe dans le ciel, comme toute pensée. Quand elle est vue avec intensité, l'intelligence commence à voir et la conscience cesse de s'identifier au train train des pensées. La mécanique mentale peut continuer, mais vous ne prenez plus le train des pensées, vous restez sur le quai. Or quand on est très lucide de cette façon, on n'alimente plus l'identification, cela tarit l'énergie que l'on met dans la pensée et elle finit par s'éteindre toute seule, parce que vous ne vous intéressez plus à son objet, mais à son origine. Sous la forme de conseil : vous vous inquiétez de pensées mécaniques? Laissez là où elles sont et passez votre chemin !

Stéphane Démoulin
Comme j’ai vu sur une page web l’intérêt que vous portez à la mémoire inconsciente, je me suis donc permis de vous écrire. En 2001, j’ai vécu un événement rare de la mémoire, celui précisément dont il est question dans « L’énergie spirituelle » d’Henri Bergson, ma vie en images juxtaposées, et dont il a cherché en vain toute sa vie un témoin. J’en ai fait un roman que des écrivains, des libraires, des amateurs de littérature, et même les maisons d’éditions qui n’ont pas l’audace de l’éditer, louent. Je crois que ce témoignage dont je me suis évertué à en faire une œuvre littéraire mérite d’être connu pour l’éclairage qu’il apporte sur la mémoire inconsciente. Je crains de ne jamais être éditer par l’ignorance qu’un tel témoignage pourrait apporter. J’ai donc décidé de me tourner vers une personne de science pour l’informer de l’existence de mon livre, « L’instant d’une vie émiettée », témoignage dont elle tirerait des conséquences sur l’articulation de la mémoire inconsciente.

R. Votre description fait penser au diaporama de vie des NDE. Je vous suggère de jeter un oeil à la leçon suivante. Il existe des centaines de témoignages de diaporama de vie de personnes qui lors d'un accident ont vu leur vie défiler, exactement comme témoin d'un film très détaillé de leur existence. C'est la mémoire-souvenir que conserve l'âme. Il y a même des explications plus subtiles avec la mémoire de l'akasha.

Avec la participation de Florent Dupuy, Stéphane Démoulin.


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