"Quand l’élite a trop l’habitude du
pouvoir, elle se déconnecte. C’est ce qui se passe avec la fin du cycle
moderne : nous restons sur le logiciel élaboré aux XVIII° ou XIX° siècles,
et nous ne sommes plus en prise avec cette vie quotidienne. Dès lors que la
représentation politique n’est plus enracinée sur la représentation
philosophique, c’est-à-dire sur la manière de penser le
monde, les élites ne
sont plus en phase avec le peuple, d’où ce décalage total. Un décalage qui
favorise le retour des extrémismes et des imposteurs. C’est pour cela qu’il
faut changer d’ère… Tous les trois ou quatre siècles, un cycle s’achève.
L’anthropologue Gilbert Durand l’évaluait à 250 ans, Emmanuel Leroy Ladurie à
300 ans. C’est historiquement ainsi. Un paradigme se met lentement en place,
arrive à son apogée, puis tombe lentement. C’est ce que nous vivons
actuellement : la fin de la modernité. Personne n’a le mot pour décrire ce
qui va lui succéder".
Michel Maffesoli,
interview par Véronique Anger de Friberg. 2015.
Malvina Eschaas Pour ma part, je pense que la société et les mentalités ont évolués. Je trouve que lorsqu'on a parlé de la postmodernité, on a décrit des changements plus ou moins négatifs, alors que la société comporte des aspects
positifs. Je trouve que l'on exagère quand on ramène ces caractères à tout le monde, alors que la plupart du temps, le désir de reconnaissance, se montrer à la real TV ne concerne pas tout le monde. Il faudrait voir les points positifs de notre époque. R. La partie C du cours insiste d'avantage sur le dynamisme de changement créateur. Il faudrait cependant essayer d'éviter de moraliser les descriptions. Nous tentons surtout d'ouvrir les yeux sur notre époque.
Jennifer Herbin OK les temps changent, mais il y a toujours des valeurs qui persistent. Les marginaux et les anarchistes ne sont pas nés de la dernière pluie. R. Vous n'êtes pas obligé de vous résigner à cette réalité! Vous pouvez la changer !
Pauline Baché Je ne comprend pas le fait que dans la postmodernité il y a le rejet des années précédents, alors que de nos jours on a tendance à regretter ces époques à justement les copier. R. Pour certains observateurs sociologues, ceci correspondrait justement au vide de la postmodernité. Comme il n'y a pas beaucoup de créations de valeur, on se replie sur le passé pour le remettre au goût du jour. On ressort Claude François!!! Vous avez remarqué le recyclage des années 70?
Camille Ducos Les hommes de changent pas d'eux-mêmes, ils ne vont pas s'amuser à changer d'opinion comme cela! C'est le système qui engendre le changement de personnalité. L'homme est trop influencé à changer, il ne peut pas s'affirmer à cause du système.
Julien Garcia Plus d'effort, mais désirs. La suprématie est-elle souhaitable? Un pour tous et chacun pour soi?
Elodie Cazenave
Sommes-nous destinés à devenir des clones dirigés par le capitalisme et
les médias? Je pense que oui. Nous devenons déresponsabilisé et nous avons
tendance à nous abêtir. De cette façon, la nature humaine est condamnée au
chaos. comment envisager un revirement positif de nos mentalités?
Elodie Cazenave Je suis d'accord, la société postmoderne n'est pas terrible. C'est pourquoi ceux qui ont conscience de cette déliquescence doivent se mobiliser pour tenter de rendre ce monde plus intelligent, moins individualise. Heureusement qu'il existe des associations comme ATAC. R. Oui et il y en a bien d'autres.
Laurie Lartigues D'après moi, c'est vraiment dommage d'avoir tiré un trait sur les valeurs de la modernité. Il y a tout de même des gens qui se sont battus pour leurs convictions,pour changer le monde jusqu'au bout. Mais que vingt ans plus tard, tout soit effacé, et lasse place au modèle américain, à la société de consommation. Après ça les gens se plaignent des horreurs présentes dans le monde!! A qui la faute??
Dr Grenz
Nous détectons un changement du "modernisme" vers le "postmodernisme" dans
la culture de la musique populaire et même dans la vie quotidienne
contemporaine. Dans un sens plus large, le postmodernisme vise donc
l'ambiance culturelle qui met en question les idéaux, les principes et les
valeurs au coeur de l'esprit moderne".
Andy Crouch
La pensée postmoderne
nous permet de démontrer que notre foi n'est pas uniquement verbale mais
une partie réelle et vivante de nous-mêmes. Nous devenons ceux qui font et
pas seulement ceux qui parlent."
Thomas Hohstadt
"Les ordinateurs, à
l'image de l'imprimerie et de la communication électronique, reflètent la
tendance actuelle dans la société. Tout comme la jeunesse des années 60 -
les jeunesse des années 90 réincarnent les mêmes tendances. Mais la
génération née de "l'amour libre" des années 60 oublient le rejet par la
société et dans les églises des mouvements des années 60 et 70 tels que le
"Jesus movement" (mouvement de jeunes pour Jésus). Les responsables
d'églises semblent inconscients de l'influence de ces mêmes tendances que
celles des années 60 et risquent de perdre la jeunesse d'aujourd'hui. Nous
oublions que les désirs et les instincts des jeunes des années 60 font
parties de la vie courante dans nos églises aujourd'hui. Nous oublions que
les idées radicales de la génération rebelle passée rebelle sont devenues
des routines actuellement. Nous forçons notre idée postmoderniste sur les
jeunes des années 90 quand le postmodernisme lui-même commence à
disparaître. Nous vantons sans honte notre croyance, mélange de "new-age"
et de l'époque "hippie" alors que nous entrons dans une période
post-hippie. La jeunesse des années 90 n'est pas celle des années hippie.
En fait, les jeunes actuels sont les ennemis jurés des responsables
d'églises nés dans les années 60. La sous-culture des jeunes déteste les
valeurs de leurs aînés. La jeunesse méprise le narcissisme de l'âme des
adeptes du new-age. Elle déteste la pauvreté de leur spiritualité
commerciale. Le résultat est clair, la jeunesse de notre temps se montre
hostile à toute institution née des années 60 qui dicte aux jeunes une
croyance quelconque. La génération de "hippie" de leur côté déteste les
goûts des jeunes, méprisent leurs vidéos et dvd vulgaires et expriment
leur dégoût pour leurs vêtements sans beauté du genre "grunge", leur nez
percé et leurs tatouages. Ils ne supportent pas la soi-disant arrogance et
la franchise des jeunes sans engagement et leur paresse extrême.
L'animosité qui règne entre les deux dépasse le saut entre les deux
générations. C'est un manque de compréhension totale. Les enfants nés de
l'amour libre des années 60 ne perçoivent pas la douleur de la première
génération de jeunes orphelins et seuls... seuls face aux foyers brisés et
aux parents séparés... élevés par les absurdités de la télévision
"substituts des parents" . Les aînés oublient que ces jeunes sont les
premiers à vraiment sentir le choc de l'absence de tout absolu
moral....les premiers enfants à qui on a volé leur caractère et leur
personnalité...
Sans doute la dernière génération à mettre leur confiance dans une
religion institutionnelle. Les héritiers des années "hippie" ignorent que
les enfants de notre époque se trouvent dans un vide économique noyés sous
un manque d'emploi et le sous-emploi... et ils ne peuvent pas payer la
pensions de leurs aînés. Voilà pourquoi la jeunesse est colérique, brisée,
seule, sans racines, fatiguée de vivre mais encore si jeune. Il n'est pas
étonnant que les jeunes rejettent et luttent contre le succès matériel des
aînés. Mais les jeunes de années 90 possèdent quelque chose que la
génération hippie, matériellement bien installée, ne comprend pas. Ils
tracent un chemin vers la spiritualité, bien que lointain et imprécis,
mais qui puise une profondeur que leurs aînés ignorent. Ils sont à l'aise
dans la culture, le langage et l'apprentissage de l'âge digital et un jour
les anciens de la génération hippie vont devoir demander pardon. "Les
jeunes comprennent intuitivement que Dieu est le grand créateur, mais pas
le grand imitateur. Nous retrouvons une harmonie entre les jeunes et les
ordinateurs. Les jeunes s'ennuient vite et se détournent de toute routine,
ennui et habitude pour aller vers ce qui est imaginatif, énergique et
innovateur. Ils préfèrent créer leur propre entreprise plutôt que d'être
un objet bureaucratique dans une multinationale. Ce sont les enfants de
leur temps qui vivent dans une économie digitale basée sur l'innovation et
qui produisent les idées et la créativité. La réalité virtuelle est une
ouverture vers la foi et reflète le désir de croire en ce qui n'existe
pas. De la même façon, leur communauté reflète la communauté digitale à
venir car leur culture se nomme la culture populaire. Ils refusent tout ce
qui est passif, refusent d'être un spectateur dans l'adoration comme les
anciens et rejettent la passivité de l'âge de la télévision.
Les jeunes
réclament une participation, un dialogue, une interactivité, parce que
leur communauté est la nouvelle communauté. Nous quittons la communication
d'un à plusieurs vers une communication digitale de un à un. Les mots à la
une se nomment interaction, interdépendance, collaboration, dialogue. Les
jeunes se retrouvent en groupements par intérêts communs. Il y a quelque
chose d'intensément spirituel dans cette nouvelle jeunesse. L'idée de se
connecter dans une autre espace est une notion spirituelle. L'idée d'une
toile d'alliance composée d'individus est une idée qui rappelle un
principe chrétien. Et pour la première fois le corps du Christ pourrait
devenir véritablement global si l'église pouvait ouvrir le coeur de la
jeunesse d'aujourd'hui- en le faisant elle ouvrira la porte vers le futur.
Mais l'ouverture ne peut se faire selon les conditions des anciens mais
sur le terrain des jeunes. L'église doit entrer dans un nouveau lieu très
Saint. Pour toucher les jeunes il faut sentir leur douleur. Nous devrions
voir leur âmes torturées et aliénées, cette force qui poussent néanmoins
les jeunes en avant. Les jeunes aujourd'hui savent ce qu'est la souffrance
dans leur âme bien plus que les enfants des années 60. Nous devrions
reconnaître qu'ils Dieu mais d'une façon différente et totalement nouvelle
et dans un langage nouveau. La recherche d'une communauté est un besoin
criant pour les jeunes. En réalité ils n'ont jamais surmonté la souffrance
de leurs foyers brisés et leurs parents séparés. Ils recherchent un sens
d'appartenance, et l'église ferait bien de répondre à cet appel.
Christian Pons
Cherchant à me documenter un petit peu plus sur le Tiers inclus je rencontre
votre site. La simple lecture de cette leçon 110 m'a procuré une grande joie
: vous avez exprimé avec une grande clarté ce que je pensais d'une manière
plus confuse, moins explicitée. Merci ! Je vais essayer de voir les autres
leçons.
Sami Alami
... essayer de voir plus loin, et d'espérer qu'il y aura un après où l'Homme
aura d'abord pris conscience de son positionnement erroné par rapport à la
Conscience, puis entamé intentionnellement une transformation... Et alors
peut-être commencerons-nous une nouvelle Ère où nous pourrons libérer nos
forces créatrices dans la paix, pour la beauté du geste, sans ego... Mais
c'est faire un sacré pari de croire que l'Humanité sera capable de procéder
à cette transformation. L'éveil arrive naturellement à si peu de monde,
qu'on s'imagine mal voir inverser le cours des choses massivement. Et d'ici
là, nous craignons beaucoup à notre échelle de temps, pour notre petite vie
et celle de nos proches. Je me demande souvent à quoi ressemblera la Terre
si j’atteins l'âge de mon grand-père. Remarquez, c'est aussi une époque
formidable : on n'a jamais vu de tels bouleversements... Mais une fois qu'on
a compris que toute la société occidentale était le fruit de l'ego
dominateur, alors mêmes les plus avancées de nos trouvailles technologiques
et les meilleures prouesses de la médecine ne font plus rêver. Elles font
peur car on sait que derrière se cachent les passions les plus tribales de
l'ego, et que celui-ci a l'air déterminé a aller jusqu'au bout, et qu'il
tissera toutes les toiles possibles pour embrumer les esprits et s'enfoncer
plus avant vers ses chimères. Ce qu'on peut au moins remarquer, c'est qu'au
moins en théorie, tout le monde a le potentiel d'accéder à l'éveil.
R. C'est remarquablement
bien vu de votre part.
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Avec la participation de: Malvina Eschaas, Jennifer Herbin, Pauline Baché, Laurie Lartigues, Camille Ducos, Julien Garcia, Elodie Cazenave, Sami Alami, Christian Pons, Thomas Hohstadt,
Andy Crouch, Dr Grenz.
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