Questions et réponses sur la leçon:
Ici et Maintenant
Madie Lenoël
J'ai lu cette leçon et la précédente et j'ai fait tout se suite un
rapprochement avec un livre de Neale D. Walsch que j'ai lu cet été. Voici un
extrait qui devrait vous intéresser :
"Écoutez_ : parfois, en regardant
quelqu'un, on peut presque mesurer, sur une échelle de un à dix, toute la
douleur que cette personne porte en elle. Une douleur qui, sans aucun doute,
est très réelle pour elle - il n'est pas question de la condamner. Mais
aussi, une souffrance qui ne lui
sert plus, qui a très peu à voir avec
ici-et-maintenant et qui se trouve reliée à jadis-et-là-bas. Et ces gens
ne veulent absolument pas l'abandonner; non pas qu'ils ne puissent pas, mais
bien plutôt qu'ils restent tout à fait convaincus de ne pas pouvoir le
faire.
« Neale, tu ne
comprends pas ; tu ne comprends tout simplement pas. Si ça t'arrivait, à toi
aussi, tu saurais. De toute évidence, tu ne saisis pas. » Et ils ne
laisseraient vraiment personne leur enlever cette douleur, même s'ils le
pouvaient. Car s'ils la lâchaient, ils laisseraient aller leur drame et tout
ce qui a justifié leur état actuel et leur état antérieur pendant toutes ces
années. Même si, dans certains cas, la blessure ou l'expérience blessante
est survenue il y a huit, dix, quinze, vingt ou trente ans. Mais en
s'accrochant à cela et en l'intégrant tout ce temps à la réalité de leur
vie, tout au long de ces jours et de ces années, ils n'ont fait, bien sûr,
que permettre aux gens qui les ont blessés de continuer à le faire pendant
trente ans - sans cesse. Comme je l'ai souligné, nous avons tous connu des
gens semblables, et parfois, vous savez, votre coeur s'élance vers eux.
Et vous leur
dites : « Qu'est-ce que je peux faire? Comment puis-je t'aider à réaliser
que le passé n'est plus, que le présent est là et que tu n'as pas à
t'accrocher à ça ? » Je peux vous affirmer que rien ne fait autant de tort
au mécanisme humain, à l'organisme, à cette maison biologique que nous
habitons, ni plus vite ou plus profondément, que ce genre de pensées
négatives ou d'émotions non résolues que nous transportons en nous depuis un
quelconque « moment passé » qui, selon nous, a largement défini à notre
place qui et ce que nous sommes, et qui et ce que nous allons être".
Présence de Dieu, J'ai lu, p.84.
Valérie Fougères.
Bonjour, en tapant au hasard sur google : "ici et maintenant", je suis
arrivée sur votre site. J'ai lu avec délectation une explication simple,
accessible à tous (chose rarissime pour quelque chose souvent considéré de
l'ordre du mystique) sur la conscientisation de vivre en présence à notre
présent individuel et pourtant universel. Puis curieuse et surtout avide
d'en lire plus car mon intérieur savourait mes lectures, j'ai entrepris de
lire toute la partie de vos leçons consacrées au temps.et arrivée au terme
de la leçon 17 (http://sergecar.club.fr/cours/temps2.htm), voilà ce qu'il
m'est arrivée de réaliser, conscientiser en partie : la musique une fois
crée ne vieillit pas, son support, son auditoire, oui, mais ses notes, sa
durée, ne changent pas, est intemporelle... R.
Très juste sur le fond pour la musique. C'est une formulation qui aurait pu
figurer dans le cours. L'art le plus élevé est de toutes manières toujours
issu de l'intemporel. Votre expérience est intéressante, elle fait penser à
ce que Jean Klein appelle l'orchestration géométrique de la
connaissance. Vous auriez intérêt à lire Jean Klein qui est aussi
musicologue. Valérie Fougères.
L'art le plus élevé est de toutes
manières toujours issu de l'intemporel." : voilà une phrase qui donne à mon
regard sur la création et l'art quelque chose de plus intense à l'admiration
et la contemplation que j'ai dejà vers ceux-ci.
Kévin Petit
Bon nombre de vos leçons, si ce n'est toutes, évoquent la sensibilité de
l'instant présent et le caractère froid du mental qui juge. A mon sens, la
chanson "les charognards" de Renaud pourrait parfaitement illustrer vos
propos. En effet, on peut y voir les hommes qui jugent et expliquent
froidement la mort d'un délinquant et une femme qui tout simplement pleure
"en pensant qu'à ses pieds il y a un homme mort". Merci pour vos leçons
éclairantes Bien cordialement.
Adrien Grellet
Une question sur un point précis de la leçon 166 "ici et maintenant"; j'ai
du mal à saisir le concept de temps psychologique. C'est le temps que l'on
regrette derrière nous et que l'on craint devant nous ? Celui sur lequel,
pessimiste, on pleure ? Et à ce moment là, en quoi le fait de "lire un livre
d'histoire" en ayant en tête cette idée de temps psychologique serait
édifiant ? C'est un concept qui parait majeur, c'est pourquoi j'aimerai
quelques précisions...
R. Le temps psychologique réside dans le va et
vient de la pensée entre le passé et le futur. Cela veut dire ratiocinations
d'une histoire personnelle qui tourne en boucle et aussi le fait de vivre
constamment dans l'attente. Il y a des gens qui passent leur vie à attendre.
Rien d'édifiant dans le fait de se raconter des histoires. Si c'est pour
comprendre le passé de l'humanité, cela peu avoir un intérêt, mais si c'est
pour tourner en rond dans des histoires de petite enfance, c'est régressif
et illusoire. Le passé n'est plus. Quand au futur, il n'existe pas, ce n'est
qu'une construction mentale. Il n'existera que devenu présent, et alors, il
ne sera plus un futur. Le fait est que la plupart des gens négligent le
présent qui est le seul moment qui nous appartient.
Jason Kiladi
Sur la question : Comment comprendre l'affirmation de Krishnamurti : "le
temps est l'ennemi de l'homme"? Le temps en tant que réalité psychologique
en tant que temps linéaire posé par le mental en terme passé présent futur,
nous voile la réalité du vrai temps celui de la Nature. Ce qui s'offre à
nous immédiatement dans le réel c'est le présent ici et maintenant. D'où le
cheminement suivi dans Le Temps aboli de Krishnamurti et David Bohm.
Tuer la négativité du temps, c'est comprendre dans toute sa radicalité
qu'hier n'existe plus. Le passé n'est plus et ne reviendra pas. De même
demain n'existe pas. N'existe que maintenait dans lequel le passé vient
s'achever et dans lequel le futur commence.
R. Il est possible en effet de redonner une
âme au rythme lent et cyclique des choses comme le fait Jean Giono. Mais
aussitôt vous passez à la position de l'inexistence du temps psychologique
qui est bien le lieu où il faut se placer. La position de Krishnamurti est
radicale, il admet la valeur du temps chronologique pour des raisons
pratique évidentes de bon sens: un rendez-vous un projet. Pas de problème.
Il nie le temps surtout dans le passé et le futur, en fait tout est dans le
présent et se joue dans le présent. L'ultime question devient alors: et le
temps de la Nature? Est-il lui-même dans le temps psychologique? Et la
réponse est difficile a assumer, mais on y va allègrement: oui! C'est lié à
la structure de la fenêtre de perception de l'état de veille, monde de la
vie, espace-temps-causalité, tout se tient dans la parousie du Maintenant.
Alors, avec Eckhart Tolle nous finissons par comprendre que ce qui fait
vieillir nos corps et nos constantes projections dans le temps "could be
part of the same illusion". C'est assez vertigineux, mais il le dit.
Avec la participation de Madie Lenoël, Kévin Petit, Valérie Fougères,
Adrien Grellet.
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