Questions et réponses sur la leçon:
Recherches sur la conscience et l'évolution


Notes: [1] Eckhart Tolle donne de brèves indications dans ses conférences, mais qui annoncent un changement radical du paradigme de la société. Reduction of stress disease. A very strong feeling of joy. A different kind of relationships between humans and Nature. A reduction of addiction to entertainment etc.


Commentaires:

Jean-Pierre Geay
Le'' lâcher prise '' dont il est question dans les extraits joints à votre envoi est une attitude très caractéristique de certaines philosophies orientales , et , notamment , du Zen , me semble-t-il . Elle implique la mort de l'égo . Mais , cependant , si la construction psychique de l'égo, poursuivie à travers de multiples existences pour acquérir l'individuation , était une nécessité évolutive pour devenir un être humain au sens plein du terme ? Si '' l’égoïsme '' constituait une phase nécessaire et transitoire dans ce processus évolutif ? Et si la mort de l'égo , au terme de cette évolution alors pleinement développé , consistait enfin en le sacrifice volontaire de soi-même au profit des autres créatures vivantes ? Sacrifice alors accompagné d'une formidable expansion de la conscience . On pourrait alors penser que le renoncement prématuré à l'égo constituerait une régression plutôt qu'un progrès ... L'attitude du'' lâcher prise '' se retrouve aussi dans les spiritualités dites occidentales . On y parle alors d'abandon à la Providence divine ou de résignation ( au sens d'acceptation obéissante et volontaire ) à la Volonté de Dieu avec renoncement à sa volonté propre . Le résultat spirituel doit être le même sur ces chemins spirituels en apparence incompatibles . Incompatibles mais non contradictoires . In medio veritas .

R. Oui. Il y a une phrase qui est chez Spinoza et qui m'a frappé en le lisant. Il dit que tout ce qui est dans la nature a sa place et que ce serait se priver en quelque sorte de nier quoi que ce soit de ce qui est présent dans l'être. Quand bien même l'ego serait très souvent d'un grand poids et ferait obstacle,  l'expansion de la conscience, il a aussi sa place et son rôle. On oublie souvent que dans le Vedanta l'effacement de l'ego n'a rien d'une démarche nihiliste, par ce que l'ultime Réalité est purna, Plénitude débordante.

Marie Claude Jean
(remarque) Les enseignements spirituels ont le même but, il n'y a rien de vraiment nouveau, sauf peut-être la formulation contemporaine. E. Tollé est d'une très grande clarté d'expression mais il n'a rien "inventé".

(remarque) Fortement souhaitable, ce changement de paradigme n'a lieu que chez les êtres éveillés, là aussi rien de nouveau. La nouveauté selon Tollé, c'est que de plus en plus d'êtres humains seraient sur le point de s'éveiller mais….. est-ce certain ?

(remarque) Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là. De plus, il y a dans tout cela un profond paradoxe sur l'évolution, qui est du domaine du temps, et l'éveil, qui est de nature atemporelle. Cf . Krishamurti.

R. Exact. C'est un paradoxe total. Le Temps foudroyé par l'intemporel, ce qui provoque un saut évolutif, au point de parvenir à modifier finalement même les structures matérielles. Andrew Cohen a bien cerné ce paradoxe. Comment un état de conscience différent, comme l'Eveil, qui a été réalisé depuis des siècles par des individus isolés, dans la plupart des cultures, pourrait-il en gagnant de l'ampleur, en venir à changer le cours du Temps pour précipiter une évolution? Je ne sais pas si s'est pensable, ou mieux, s'il est possible de le formuler correctement dans des concepts.

Pierre Jean Vergne
Avec votre accord, j'aimerais poser deux questions sur le sujet "Recherches sur la conscience et l'évolution", leçon 175. 1- Peuvent-ils (les "pionniers" vivants cités dans la partie B du paragraphe 2) avancer une explication à leur changement de conscience et éventuellement introduire la perspective d'une évolution de l'espèce humaine ?

R. Pour répondre à une question pareille de manière sérieuse, il faudrait tout un livre.
      1) Il y a des auteurs qui sont très discrets sur cette question, mais qui insistent tout de même sur des modifications comme celle du fonctionnement du cerveau. Voyez par exemple les deux journaux de Krishnamurti. Ce qui est caractéristique ici c'est l'importance donnée à l'expérience directe et le refus de vouloir trop spéculer autour. Idem avec Eckhart Tolle. En gros cela revient à dire, changez de conscience et vous verrez bien ce qui se passe de visu.
     2) Le cas de Shri Aurobindo, de Mère est différent, car on a ici une tentative de description à partir d'une expérience directe. Mère répète dans l'Agenda cependant que ce virage évolutif est nouveau et elle a le sentiment d'avancer dans l'inconnu. Lire la trilogie de Satprem sur Mère. C'est très déconcertant, mais avec un peu de pratique ou d'expérience, on sent qu'il y a là-dedans quelque chose d'authentique. L'Agenda est une étrange énigme.
Ce qui ressort de ces témoignages, c'est en tout cas que nous n'avons pas l'initiative, ni la maîtrise du processus. Tout ce que nous pouvons faire, c'est le laisser opérer, désobstruer, d'où l'importance relative de l'hygiène de vie, du yoga etc. La naïveté des spiritualistes est de croire que nous pouvons aller au-delà,  qu'il existerait une méthode unique, une recette systématique à mettre en oeuvre pour obtenir automatique "La" chose.

Pierre Jean Vergne
- Pourquoi ne pouvons-nous pas supporter un développement de la proposition a comme cela est fait pour la proposition b, situées partie A paragraphe 3 ? La source de mes questions est de continuer la recherche sans privilégier la direction de l’évolution. Merci.

R. Je comprends fort bien votre point de vue et j'oserai même vous demander si vous pouvez vous-même proposer ce développement par écrit. Pour ce qui est de la leçon, il était difficile de rester dans des limites acceptables (10 pages), sans déborder. Nous avons pris le parti de développer le point de vue le plus original.

Odile Source
je lis qu'il ressort des témoignages que nous n'aurions pas l'initiative ni la maîtrise du processus de prise de conscience conduisant à ce que nous nous accordons à nommer à l'état d'être éveillé. Pour moi cela ne s'est pas passé ainsi. Voir le processus de prise de conscience comme une révélation venant d'on ne sait où, d'autrui, n'est qu'une étape durant laquelle on essaie encore de se protéger de ce que l'on ne peut toujours pas regarder tel quel. De ce fait, je dirai plutôt que : la conscience ou l'éveil ne s'obtient, ne se donne, ne s'apprend, ne se transmet. Elle, au mot, SE PREND ! Elle se désire, s'appelle réussit à se reconnaître ou non. Elle se prend parfois par un processus violent et douloureux mais avec par après, la même reconnaissance pour la plénitude vécue que quand elle se prend doucement. J'ai expérimenté les deux. Elle ne s'opère pas, n'advient pas car elle est toujours là, à portée, dans un cocon plus ou moins épais, en attente que vous vous mettiez en phase ou que vous décidiez de défaire l'écheveau. Cela dépend de votre adhésion, réellement de votre investissement ou force ou énergie à vouloir ce que vous appelez ici "la Chose". D'après mes expériences, je nous crois nos propres passeurs. Que nous reconnaissions notre implication me parait fondamental et fondateur. Reconnaître notre implication est difficile car dès lors nous sommes responsables. Or nous ne le voulons surtout pas. Tant que la croyance dit que "la Chose" n'est pas sortie de soi et uniquement de soi, pour chacun par différentes voies ou expériences, la responsabilité est cryptée, le statut quo. De cela les gourous au sens péjoratif, les religions comme autant de verrous supplémentaires. De là le marché de la voyance, la délégation au chamans, avatars, l'irresponsable marchandisation de systèmes de prise de conscience.

Marc Lagardette  Évolution : le hold-up matérialiste.
À voir s’essouffler les débats circulaires sur le hasard ou la finalité, la Théorie synthétique de l’évolution ou le Dessein intelligent, l’Absurde ou le Sens, il fallait que soit rendue visible la particularité radicale de la doxa prévalant en Occident : l’Univers serait par postulat non téléologique ; toute notion de finalité serait non scientifique et en conséquence non recevable sur la place publique pour les sujets sérieux, ceux qui engagent nos sociétés.
     C’est chose faite grâce au livre de Jean-Luc Martin-Lagardette, Évolution et finalité, Darwin, Monod, Dieu, éditions L’Harmattan. Il y est exposé avec précision et rigueur ce en quoi la position qui consiste à considérer que « seul le matérialisme scientifique est scientifique » est illégitime logiquement et moralement. Il n’est là nullement question d’opinions, de choix arbitraires ou de préférences d’un spiritualiste en mal de rayonnement. Non, l’auteur nous présente une argumentation structurée exposant les mécanismes par lesquels se sont instaurées et perdurent des confusions. Des confusions logiques et sémantiques qu’il est vital de réduire en élucidant les présupposés de la « démarche scientifique occidentale » actuelle. Identifiés comme tels, ces présupposés peuvent tout à fait être acceptés en tant que postulats ou en tant qu’hypothèses. Mais ils ne peuvent plus prétendre à fonder exclusivement la vérité dite scientifique.
     Or, vu la considération quasi sacrée dont jouit, au niveau des instances organisatrices de nos pays développés, ce qu’on appelle « scientifique », le qualificatif de « non scientifique » prend mécaniquement une connotation franchement péjorative, synonyme d’« irrationnel », voire de « sectaire ». Est désormais classée ainsi toute conception, y compris la plus rigoureuse, ne rentrant pas dans le cadre du matérialisme scientifique. Il n’y aurait finalement, en matière de connaissance, qu’une position possible, celle du matérialisme scientifique ; les autres relevant du mysticisme, de la croyance, du rêve ou du fanatisme. En conséquence douloureuse et ô combien préjudiciable, tout le versant non strictement matérialiste de l’existence est méprisé, marginalisé voire nié. Sous le prétexte que seul le matérialisme est rationnel, la dimension philosophique, spirituelle ou éthique est ainsi mutilée dans plusieurs domaines d’application pourtant vitaux : éducation, médecine, écologie… Réhabiliter une perception à la fois plus saine et plus complexe de la notion de science, reconsidérer la place, majeure mais non exclusive, de l’approche matérialiste, voilà ce que cet ouvrage salutaire nous propose.
     On fête cette année le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, concepteur de la théorie de l’évolution, et le cent-cinquantenaire de la publication de l’ouvrage qui l’a rendu célèbre, L’Origine des espèces. Scientifiquement, l’événement est d’importance : il a signé le départ d’un formidable développement des recherches sur l’histoire et le fonctionnement du vivant. Sociétalement, il l’est aussi, parce qu’il a placé l’homme dans une longue chaîne biologique ininterrompue, le faisant descendre de son piédestal au grand dam des religions. La controverse entre les tenants du hasard et de la nécessité (selon la thèse de Jacques Monod) et ceux d’un Principe intelligent, concernant l’origine du monde, n’est toujours pas apaisée. Et un débat serein sur la question est encore rarement possible. L’auteur s’est plongé dans les textes originaux pour mener une analyse épistémologique rigoureuse, apte, nous semble-t-il, à resituer le débat sur le terrain de la pensée, et non plus de l’invective ou du mépris.
     Voici son argumentation : la théorie darwinienne de l’évolution (TDE) est partagée par une majorité de scientifiques. Elle est aujourd’hui appuyée sur de multiples observations. Elle est utile et féconde, notamment en ce qu’elle a rendu inacceptable la thèse du créationnisme littéral et ouvert un champ de recherche illimité sur les origines du vivant. Mais elle comporte des failles et des lacunes importantes, de l’aveu même de ses défenseurs. Par ailleurs, la TDE s’est adossée à un postulat (principe indémontrable) : celui de l’objectivité du monde et de l’absence de toute finalité (désormais qualifiée d’anti-scientifique). Ce positionnement métaphysique revient à opter pour le seul mécanisme (matérialisme) afin d’étudier l’Univers.
     Du fait de ces lacunes et de ce positionnement préalable, d’autres voies demeurent parfaitement légitimes. Elles sont d’ailleurs explorées par nombre de chercheurs, preuve que la TDE peut être revue, voire corrigée. Ces voies alternatives font souvent une place, plus ou moins intégrée à la matière, à une forme d’intelligence créatrice. L’auteur nomme cette approche le postulat d’un principe intelligent (PPI). Le PI (principe intelligent) est un concept opératoire : il n’implique ni n’interdit aucun lien avec tel ou tel système philosophique ou religieux. D’un point de vue purement logique, puisque qu’elles se basent toutes les deux sur un postulat (ne pouvant faire autrement), le PPI et la TDE doivent théoriquement avoir chacune sa place dans la recherche scientifique et dans le débat public. Certes, le PPI, pour tenir cette place, devra satisfaire à des conditions de méthode restant encore à élaborer. Mais la recherche scientifique publique devant être neutre, elle ne doit pas favoriser le développement de la science selon le seul angle matérialiste, occultant souvent tout ce qui ne s’y accorde pas. Elle devrait aussi faire place au postulat symétrique d’un Principe Intelligent. L’interdiction d’accès de ce dernier à la place publique revient de fait à confondre volontairement laïcité et athéisme, ce qui n’est démocratiquement pas admissible et très mal vécu par beaucoup de sensibilités à travers le monde. Et cet état de fait coupe l’homme d’une de ses dimensions les plus spécifiques.
     Une précision importante : l’auteur ne plaide pas dans ce livre pour le Dessein intelligent ni même pour l’hypothèse intelligente. Il montre seulement que, rigoureusement parlant, celle-ci ne peut pas être évacuée, comme elle l’est trop souvent aujourd’hui.

Jean-Pierre Cassel
L'hypothèse de Julian Jaynes

Ce psychologue de Princeton (1920-1997) a développé une théorie selon laquelle, depuis Cro‑Magnon[1], le cerveau humain poursuivrait son évolution. Sous la pression de la taille et de la complexité croissantes des groupes sociaux, la sélection naturelle favoriserait la complexification de l'organisation du cerveau, le développement des interconnexions neuronales et une meilleure communication entre hémisphères droit et gauche[2]. Cette évolution permettrait un accroissement de la conscience réflexive de soi et de la capacité d'intériorisation, qui se serait concrétisé  depuis Sumer par le développement de nouvelles capacités cognitives et de représentation, comme la peinture, l'écriture[3], l'appréhension positive et rationnelle du monde qui caractérise le "miracle grec".

Ces mutations au sein du cerveau auraient ainsi constitué le support biologique du tournant de la "période axiale"[4] : la prise de décision, qui d'après Jaynes suivait auparavant des formes hallucinatoires et obéissait à des voix intérieures attribuées aux dieux, aurait progressivement fait place, grâce aux meilleures performances cérébrales, à des décisions conscientes issues de délibérations introspectives[5].

Entre les premiers idéogrammes sumériens ou égyptiens et Le Banquet de Platon s'écoulent près de trois millénaires, temps que l'anthropologue R.G. Rozoy[6] estime suffisant pour une telle évolution.

Julian Jaynes illustre ce développement de la conscience réflexive par:

-         le passage du monde mythologique à celui de la philosophie,

-         le contraste entre l'Iliade - où par exemple Agamemnon sacrifie sa fille Iphigénie sur l'ordre des dieux -, et l'Odyssée - où Ulysse doit son retour à Ithaque à sa propre capacité d'analyse, de réflexion, de ruse,

-         le contraste entre l'Ancien et le Nouveau Testament,

-         l'évolution d'une humanité possédée par les dieux vers une humanité devenue plus rationnelle et plus pragmatique[7], qui a en contrepartie gardé la nostalgie de l'enchantement du monde.

Les Prophètes figureraient les derniers représentants de la catégorie des hommes manipulés par les dieux, vivant de plain-pied dans une réalité hallucinatoire, avant de faire place aux possédés du démon du Moyen Age, et aux malades mentaux d'aujourd'hui[8].

La théorie de Jaynes reste à ce jour une hypothèse[9]. Vraie ou seulement métaphorique, elle illustre de façon particulièrement suggestive la thèse défendue dans cet essai, à savoir que le discours de Moïse n'est plus adapté à l'homme moderne, qui a plus besoin de tolérance que de vérité universelle, de systémique que de causalité unique, d'empathie que de défense identitaire.


[1] Qui possédait déjà, entre autres, la maîtrise du feu, le langage.
[2] D'où le titre du principal livre de Julian Jaynes: The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind (tr. fr.: La naissance de la conscience à travers la rupture de l'esprit bicaméral), Boston: Houghton Mifflin, 1976.
[3] L'invention de l'écriture et de la lecture, permise par ces nouvelles capacités cérébrales, a en retour contribué au développement de la conscience de soi. Guy Stroumsa, dans La fin des sacrifices,  op. cit., met aussi en évidence le rôle à cet égard des techniques successives de support de l'information, des rouleaux (de parchemin ou de papyrus) aux codex (premiers siècles après JC), à l'imprimerie, au téléphone, enfin à internet.
[4] Concept élaboré par Karl Jaspers, cf.. p. 370.
[5] L'homme aurait acquis la possibilité d'une prise de décision "autonome" (dans le vocabulaire de Karl Popper et Castoriadis) par rapport à la prise de décision "hétéronome" qui prévalait jusque là.
[6] Cf. Rozoy, Evolution récente du cerveau.
[7] Cette théorie serait à rapprocher de l'utopie de Krishnamurti (cf. note 1030 p. 269), qui aspirait à une mutation de ce qu'il appelait parfois le « vieux cerveau conditionné de l'homme » afin d'accéder à une vraie liberté que ni les religions, ni l'athéisme, ni les idéologies politiques n'étaient selon lui capables de produire.
[8] Ces formules sont empruntées à Henri Atlan, qui identifie cette transition à celle de "la fin de la Prophétie", c'est‑à‑dire la fin de la période des Prophètes de l'Ancien Testament. Henri Atlan, A tort et à raison.

Dans De la fraude, Henri Atlan évoque le "passage du sacré cristallisé de la présence des dieux au sacré dilué dans le monde sans dieux".

On peut aussi se demander si les dogmes monothéistes ne font pas une lecture "cerveau gauche" des textes sacrés alors que ces derniers auraient été écrits par le "cerveau droit" des Prophètes et des Evangélistes.

[9] "Jaynes's hypothesis remains controversial and has lacked discussion by mainstream academics. The criticisms that have been made include :

-         the idea that consciousness is a cultural construction is hard to take seriously,

-         the conclusions Jaynes drew had no basis in neuropsychiatric facts at that time,

-         difficulty with the idea that auditory hallucinations played a significant role in a previous human mentality". Wikipédia.

Derniers ouvrages parus sur la question :

A collection of Jaynes's essays on bicameralism combined with those of contemporary scholars was published in 2007, in a book entitled Reflections on the Dawn of Consciousness: Julian Jaynes's Bicameral Mind Theory Revisited. Included in this book is new support for Jaynes's theory by Marcel Kuijsten, psychological anthropologist Brian J. McVeigh, psychologists John Limber and Scott Greer, clinical psychologist John Hamilton, philosophers Jan Sleutels and David Stove, and sinologist Michael Carr . The book also contains an extensive biography of Julian Jaynes by historian of psychology William Woodward and June Tower, and a Foreword by neuroscientist Michael Persinger.

 

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