Textes philosophiquesHenri Frédéric Amiel le zéro et la Vacuité"J'ai été beaucoup de choses consécutivement; mais me dépouillant de toutes ces incarnations de plus en plus vagues, je me suis laborieusement rapproché du rien, de ce fameux zéro, d'où Oken fait sortir la nature, et où je fais rentrer mon exiguïté". "Toutes les idées, maximes, connaissances, habitudes, s'effacent en moi, comme les rides de l'onde, comme les plis dans un nuage. Le zéro est le second nombre de toute équation; mon âme est sans doute une équation vivante, car elle se sent reprendre continuellement la valeur pure de zéro, autrement dit, de l'indifférence et de l'omnipossibilité... Je suis un être virtuel, latent, qui s'est point manifesté". "Le zéro, c'est l'infini, c'est Dieu, Brahma est ce gouffre d'où sort et où entre la succession des univers". Journal intime, 19 septembre 1864, 1er septembre 1869 et 13 mai 1872. Indications de lecture:cf. la leçon Existence, plénitude et vacuité.
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