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Textes philosophiquesLeibniz la conscience et son objetDescartes a très bien signalé que la proposition : "je pense, donc je suis", est une des vérités premières. Mais il eût été convenable de ne pas négliger les autres vérités de même ordre. En général, on peut dire que toutes les vérités sont ou bien des vérités de fait, ou bien des vérités de raison. La première des vérités de raison est le principe de contradiction ou, ce qui revient au même, le principe d'identité, ainsi qu'Aristote l'a remarqué justement. Il y a autant de vérités de fait premières, qu'il y a de perceptions immédiates ou, si l'on peut ainsi dire, de consciences. Car je n'ai pas seulement conscience de mon moi pensant, mais aussi de mes pensées, et il n'est pas plus vrai ni plus certain que je pense, qu'il n'est vrai et certain que je pense telle ou telle chose. Aussi est-on en droit de rapporter toutes les vérités de fait premières à ces deux-ci : "Je pense", et "des choses diverses sont pensées par moi". D'où il suit non pas seulement que je suis, mais encore que je suis affecté de différentes manières. Animadversiones (Remarques sur la partie générale des principes de Descartes), Trad. Schrecker in Opuscules philosophiques choisis, Vrin, 1962, pp. 20-21 Indications de lecture:Voir la leçon L'existence consciente. On a parfois eu tendance à vouloir mettre sur un pied d'égalité la certitude immanente de la conscience de soi et celle de l'objet de la conscience. Ce qui est certain, c'est que tant que l'on raisonne dans le cadre de l'intentionnalité, il y a deux pôle, le sujet et l'objet.
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