Arthur Schopenhauer

Textes philosophiques

Schopenhauer la contemplation reconnaît l'essence

"La connaissance des Idées, au degré supérieurs, nous vient par la peinture, d'un intermédiaire étranger; mais nous pouvons aussi la recevoir directement, si nous contemplons les plantes d'une manière purement intuitive, si nous observons les animaux; il faut étudier ces derniers dans leur état naturel de liberté entière. La contemplation objective de leur formes diverses et merveilleuses, de leurs actes et des leurs attitudes, est une leçon riche d'enseignement, prise au grand livre de la nature; c'est un déchiffrement de al véritable signatura rerum; nous y reconnaissons les degrés et les modalités sans nombre de la manifestation de la volonté; cette volonté, une identique dans tous les êtres, ne tend partout qu'à une seule fin qui est de s'objectiver dans la vie et dans l'existence, sous des formes infiniment variées et différentes, résultant de son adaptation aux circonstances extérieures; ce sont comme les variations nombreuses d'un même thème musical. Si je devais donner au contemplateur une explication concise et suggestive de l'essence intime de tous les êtres, je ne pourrais mieux faire que de choisir une formule sanscrite qui revient fort souvent dans les livres saints des Hindous et qu'on appelle Mahavakya, la grande parole: tat tvam asi, c'est-à-dire "tu es ceci"».

Le Monde comme Volonté de Représentation réédition P.U.F. 2004, p. 282-283.

Indications de lecture:

Maha = grand, VAC, racine sanscrite pour la parole, vakya, une parole, sentence. Les mahavakya sont dans les Upanishad les paroles qui sont libératrices. Voir sur le site un texte qui commente la puissance des mahavakya. Cf. Recherches sur le Langage, d'où vient la puissance des mots.

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