Textes philosophiquesShri Aurobindo La connaissance d’autrui par conjecture« En notre mental de surface, nous n’avons pas de moyens directs de connaître même les autres hommes qui sont de notre espèce, qui ont une mentalité analogue à la nôtre et qui sont construits, vitalement et physiquement, sur le même modèle que nous. Nous pouvons acquérir une connaissance générale du mental humain et du corps humain et la leur appliquer à l’aide de nombreux signes extérieurs constants et habituels traduisant les mouvements humains intérieurs qui nous sont familiers ; à ces jugements sommaires peuvent s’adjoindre notre expériences des habitudes et du caractère personnels, l’application s instinctive de ce que nous connaissons de nous-même à notre compréhension et à notre opinion d’autrui, les inférences fondées sur les paroles et la conduite, la vision intérieure que nous donne l’observation celle que nous donne la sympathie. Mais les résultats sont toujours très incomplets et fréquemment trompeurs : nos inférences sont au moins une fois sur deux des constructions erronées, notre interprétation des signes extérieurs conduit à des suppositions inexactes, l’application de notre connaissance générale ou de notre connaissance de nous-même est déroutées par des différences personnelles difficiles à saisir ». Vie divine, II, p. 318-319. Indications de lecture:Rapprocher ce texte de celui de Malebranche, il y a de remarquables similitudes, sauf que dans ce texte le début suggère qu’il existe peut être des possibilités de comprendre autrui qui dépassent le « mental de surface ».
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