Textes philosophiquesGeorges Canguilhem le fait pathologique ne se comprend que dans une totalité"Le fait pathologique n'est saisissable comme tel, c'est-à-dire comme altération de l'état normal, qu'au niveau de la totalité organique et s'agissant de l'homme, au niveau de la totalité individuelle conscience, où la maladie devient une espèce de mal? Etre malade c'est vraiment pour 'homme vivre d'une autre vie, même au sens biologique du mot. Pour en revenir encore une fois au diabète, la maladie n'est pas du rein, par la glycosurie, ni du pancréas par l'hypoinsulinémie, ni de de l'hypophyse; la maladie vient de l'organisme dont toutes les fonctions sont changées, que la tuberculose menace, dont les infections suppurées n'en finissent plus, dont l'artérite et la gangrène rendent les membres inutilisables, et plus encore la maladie est de l'homme ou de la femme menacés de coma, souvent frappés d'impuissance ou de stérilité, pour qui la grossesse si elle survient est une catastrophe, dont les larmes - ô ironie des sécrétions! - sont sucrées. C'est bien artificiellement, semble--il, qu'on disperse la maladie en symptômes ou qu'on l'abstrait de ses complications. Qu'est-ce qu'un symptôme sans un contexte et un arrière-plan? Qu'est-ce qu'une complications séparément de ce qu'elle complique? Quand on qualifie de pathologique un symptôme ou un mécanisme fonctionnel isolé, on oublie que ce qui les rend tels, c'est leur rapport d'insertion dans la totalité indivisible d'un comportement individuel. En sorte que si l'analyse physiologique de fonctions séparées se sait en présence de faits pathologiques, c'est à une infirmation clinique qu'elle le doit, car al clinique met le médecin en rapport avec des individus complets et concerts et non avec des organes ou leurs fonctions". Le Normal et le Pathologique, P.U.F. p. 49-50. Indications de lecture:cf. leçon Sur le normal et le pathologique.
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