Textes philosophiquesGeorges Canguilhem la médecine d'Hippocrate"La médecine grecque offre à considérer, dans les écrits et les pratiques hippocratiques, une conception ... dynamique de la maladie, non plus localisationniste, mais totalisante. La Nature, (fusis), en l'homme comme hors de lui, est harmonie et équilibre. Le trouble de cet équilibre, de cette harmonie, c'est la maladie. Dans ce cas, la maladie n'est pas quelque part dans l'homme, elle est en tout l'homme et est tout entière de lui. Les circonstances extérieures sont des occasions mais non des causes. Ce qui est en équilibre dans l'homme, et dont le trouble fait la maladie, ce sont quatre humeurs dont la fluidité est précisément apte à supporter des variations et des oscillations, et dont les qualités sont couplées selon leur contraste (chaud, froid, humide, sec). La maladie n'est pas seulement déséquilibre ou dysharmonie, elle est aussi, et peut-être surtout, effort de la nature en l'homme pour obtenir un nouvel équilibre. La maladie est réaction généralisée à l'intention de guérison. L'organisme fait une maladie pour se guérir. La thérapeutique doit d'abord tolérer et au besoin renforcer ces réactions hédoniques et thérapeutiques spontanées. La technique médicale imite l'action médicale naturelles (vis medicatrix naturae). Imiter, c'est non seulement copier une apparence, c'est mimer une tendance, prolonger un mouvement intime. Certes, une telle conception est aussi un optimisme, mais ici l'optimisme concerne le sens de la nature et non pas l'effet de la technique humaine". Le Normal et le pathologique, P.U.F. p. 12-13. Indications de lecture:cf. leçon Sur le normal et le pathologique. Dans l'Ayur veda la théorie de l'équilibre est très précise. Elle prend en compte la constitution individuelle du sujet et l'état momentané des doshas qui renvoient effectivement à ce que l'on traduit par "humeurs" chez les grecs.
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