Textes philosophiquesAndré Gorz une société sans travail?" L'éthique du rendement et de l'effort, du professionnalisme - sont dépourvus de tout contenu humaniste dans une situation où le travail n'est plus la principale force productive et où, par conséquent, il n'y a pas assez d'emplois permanent pour tout le monde. Dans pareille situation, l'exaltation de l'effort, l'affirmation de l'unité du métier et de la vie ne peuvent être que l'idéologie d'une élite privilégiée qui accapare les emplois bien rémunérés, qualifiés et stables et justifie cet accaparement au nom de ses capacités supérieures. L'idéologie du travail, la morale de l'effort deviennent dès lors la couverture de l'égoïsme hypercompétitif et du carriérisme: les meilleurs réussissent, les autres n'ont qu'à sen prendre qu'à eux-mêmes; il faut encourager et récompenser l'effort, donc ne pas faire de cadeaux aux chômeurs, aux pauvres et autres "fainéants"... Il faudra donc masquer le fait qu'il y a un croissant excédent structurel de main-d'oeuvre et une pénurie structurelle emplois stables et à plein temps; bref que l'économie n'a plus besoin - et aura de moins en moins besoin - du travail de tous et de toutes et que, par conséquent, la "société du travail" est caduque: le travail ne peut plus servir de fondement à l'intégration sociale". Métamorphoses du Travail, p.118-119. Folio, 1988. Indications de lecture:Voir leçon le sens du travail. Réflexions sur le Travail. Chapitre final.
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