Textes philosophiquesBertrand Russel conscience et réflexion"Nous disons que nous sommes "conscients", mais que les bâtons et les pierres ne le sont pas ; nous disons que nous sommes "conscients" quand nous sommes éveillés, mais non quand nous dormons. Nous voulons certainement dire quelque chose par là, et quelque chose de vrai. Quand nous disons que nous sommes conscients nous voulons dire deux choses : d'une part que nous réagissons d'une certaine manière envers notre milieu ; d'autre part, qu'il nous semble trouver, en regardant en nous-mêmes, une certaine qualité de nos pensées et nos sentiments, qualité que nous ne trouvons pas dans les objets inanimés. En ce qui concerne notre réaction envers le milieu, elle consiste à être conscient de quelque chose. Si vous criez : "Hé", les gens se retournent mais pas les pierres. (...) Maintenant nous pouvons seulement dire que nous réagissons à des excitations ; les pierres en font autant, bien que les excitations auxquelles elles réagissent soient moins nombreuses. Ainsi en ce qui concerne la "perception" extérieure, la différence entre une pierre et nous n'est qu'une différence de degré. (...) La partie la plus importante de la notion de "conscience" concerne ce que nous découvrons par introspection. Non seulement nous réagissons envers les faits extérieurs, mais nous savons que nous réagissons. La pierre, croyons-nous, ne sait pas qu'elle réagit ; mais, si elle le fait, elle est "consciente". Ici aussi, l'analyse montre qu'il s'agit que d'une différence de degré." Indications de lecture:cf. La leçon conscience et connaissance de soi, partie B.
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