Textes philosophiques

Shri Aurobindo     la mort fait partie du processus de la vie


     «Quand nous étudions cette Vie telle qu’elle se manifeste sur la terre, avec la Matière pour base, nous observons qu’elle est essentiellement une forme de l’unique Énergie cosmique, un mouvement dynamique ou un courant de cette Énergie, positif et négatif, un constant acte ou jeu de la Force qui érige les formes, les stimule par un fleuve continuel d’énergie, et les maintient par un incessant processus de désintégration et de renouvellement de leur substance. Ce qui tendrait à montrer que l'opposition naturelle que nous établissons entre la mort et la vie est une erreur de notre mentalité, une de ces fausses oppositions — fausse par rapport à la vérité intérieure, quoique valable pour l’expérience superficielle pratique — que, abusée par les apparences, elle introduit constamment dans l’universelle unité. La mort n’a de réalité qu’en tant que processus de vie. Désintégration de substance et renouvellement de substance, persistance de la forme et changement de la forme sont le processus constant de la vie ; la mort n’est qu’une désintégration rapide résultant de cette nécessité pour la vie de changer, de varier son expérience formelle. Même dans la mort du corps, il n’y a pas cessation de la vie : seulement les matériaux d'une forme de vie sont désagrégés pour servir de matériaux à d’autres formes de vie. De même, selon la loi uniforme de la Nature, soyons certains que, s’il y a dans la forme corporelle une énergie mentale ou psychique, cela non plus n’est pas détruit mais seulement désagrégé d’une forme, pour en revêtir d’autres par quelque procédé de métempsychose, de corps ré-animé. Tout se renouvelle, rien ne périt. On pourrait affirmer en conséquence qu’il y a une unique Vie ou énergie dynamique imprégnant tout — l'aspect matériel n’étant que son mouvement le plus extérieur ...

      La Vie impérissable et éternelle qui, même si la forme tout entière de l’univers était complètement détruite, continuerait encore d’exister, serait capable encore de produire un univers nouveau à la place de l’ancien, et doit en vérité inévitablement continuer à créer, à moins de se retenir ou d’être retenue en un état de repos par quelque Puissance supérieure. En ce cas, la Vie n’est rien autre que la Force qui érige, maintient et détruit des formes dans le monde ; c’est la Vie qui se manifeste dans la forme de la terre autant que dans la plante qui pousse sur la terre, et dans les animaux qui maintiennent leur existence en dévorant la force de vie des plantes ou d’autres animaux. Toute existence sur la terre est une Vie universelle qui prend forme de Matière. Elle peut pour ce dessein cacher le processus de vie dans un processus physique avant qu’il émerge comme sensitivité sous-mentale et vitalité mentalisée ; ce n’en est pas moins constamment le même principe de Vie créateur".

La Vie divine, I, Albin-Michel, p. 235.

Indications de lecture:

Voir les textes remarquables de Jane Roberts sur le même sujet. Ce sont les mêmes idées. Il y a aussi des passages de Schopenhauer qui vont dans ce sens.

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