Textes philosophiques

Shri Aurobindo     les degrés dans la Substance


     «La substance, ...est existence consciente se présentant à la faculté sensorielle comme objet, de telle sorte que l’œuvre de formation du cosmos et de progression cosmique puisse se poursuivre sur la base de n’importe quel rapport sensoriel qui s’établisse Mais il n’est pas nécessaire qu’il y ait une seule base un seul principe fondamental de rapports immuablement créé entre la faculté sensorielle et la substance ; il en a au contraire une série, qui monte et se developpe. Nous sommes conscients d’une autre substance en quelle le mental pur travaille comme en son milieu naturel, et qui est beaucoup plus souple, plus flexible, plastique que tout ce que nos sens physiques peuvent représenter comme Matière. Nous pouvons parler d'une substance du mental parce que nous prenons conscience d'un milieu plus subtil où des formes apparaissent et l'action se déroule ; on peut aussi parler d’une substance de pure énergie-de-vie dynamique, autre que les formes les plus subtiles de la substance matérielle, avec ses courants de force physiquement perceptibles. L’Esprit lui-même est pure substance d’être s’offrant pour objet non plus aux sens physiques, vitaux ou mentaux, nais à une lumière d’une pure connaissance perceptive spirituelle où le sujet devient son propre objet, c’est-à- dire où le Sans-temps et le Sans-espace a conscience de lui- même dans une pure extension de soi qui se conçoit elle-même spirituellement comme la base et la matière primordiale de toute existence. Au-delà de ce fondement il y a disparition de toute différenciation consciente entre sujet et objet, en une identité absolue, et là on ne peut plus parler de Substance".

La Vie divine, I, Albin-Michel, p. 316-317.

Indications de lecture:

La pure Identité où sujet objet sont un est l'Englobant, dans la terminologie védique Brahman. Dans la mesure où nous introduisons une distinction sujet/objet apparaît l'idée même substance. Aurobindo cependant reconnaît qu'il y a des degrés d'épaisseur, ou de subtilité dans la substance. C'est très clair dans la différence d'expérrience que nous offrent les états de conscience. A l'état de veille, jagrat, nous faisons l'expérience des choses, mais dans le rêve, svapna, il n'y que des images, le mental avec sa souplesse de forme est seul avec lui-même. Dans nidra, le sommeil profond, l'immersion dans le Soi, l'âtman, est complète et il n'y a plus ni sujet, ni objet, mais ce la ne nous apporte rien en raison de la torpeur qui accompagne le sommeil profond. C'est toute la différence avec samâdhi, où la même chose est expérimentée, mais sans la torpeur. La conscience consciente d'elle-même sans objet. Sans temps, sans espace.

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