Le transhumanisme, auquel vous consacrez ici une
réflexion, est-il une rupture avec l'humanisme, ou son excroissance
pathologique de l'humanisme ?
Il ne faut pas, comme Jacques Testart,
confondre transhumanisme et posthumanisme. Ce dernier vise à fabriquer
une intelligence artificielle forte, c'est-à-dire une post-humanité par
rapport à laquelle, comme le dit Elon Musk, nous serions comme nos
animaux domestiques par rapport à nous. Le posthumanisme est une utopie
de la fin de l'humanité. Bill Gates et Elon Musk y croient encore. Le
transhumanisme, c'est tout autre chose.
Vraiment ?
Oui,
vraiment. Le transhumanisme repose sur trois idées qui s'inscrivent dans
le droit fil de l'humanisme des Lumières : 1/ ajouter à la médecine
thérapeutique une médecine augmentative ; 2/ augmenter la longévité
humaine en luttant contre la vieillesse afin de faire émerger un jour
une humanité qui vivrait cent cinquante ou deux cents ans. Elle serait
toujours mortelle, bien sûr, mais elle aurait la capacité d'être jeune
et vieille à la fois, donc, le cas échéant, d'être plus sage, ou moins
folle ; 3/ enfin, si l'invention des Etats providence était destinée à
corriger les inégalités sociales, les biotechnologies devraient nous
permettre de corriger dès l'embryon certaines inégalités naturelles.
Entretien dans l'Express au sujet du
Dictionnaire amoureux de la philosophie.
Indications de lecture:
cf. la leçon sur la fin de l'Histoire.
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