DocumentJean Staune l'obscurantisme contemporain face au défi de la théorie quantiqueLes fondateurs de la physique quantique ont laissé des traces de leurs débats privés dans lesquels ils exprimaient leur trouble et leur désespoir à l'idée que le monde soit aussi étrange que ce que révélaient leurs découvertes. Mais ils finirent par s'incliner devant les faits comme tout savant digne de ce nom, processus qui contribue à la grandeur de la science. Lorsque les idées de la modernité émergèrent, l'Inquisition tenta de s'opposer à leur diffusion ; cet obscurantisme religieux a été largement décrit depuis. Aujourd’hui, nous vivons une situation identique, mais ceux qui se trouvent en position dominante, et qui voient cette position s’affaiblir à la suite de l’évolution des sciences, sont, cette fois-ci, les matérialistes et les scientistes. Donc, aujourd’hui, dans nos contrées, l’obscurantisme (« s’opposer à la diffusion de la connaissance ou de la culture dans le peuple », toujours d'après le Robert) n'est plus religieux[1], il est matérialiste et scientiste (il ne concerne pas les matérialistes dans leur ensemble, loin de là. Mais l’obscurantisme religieux, même en ses pires périodes, n’affectait pas tous les clercs). Il prend essentiellement trois formes : — L’omission. Écrire un livre sur la nature du réel en étant physicien et ne pas parler du paradoxe EPR. —
Rassurer pour de fausses raisons. Parler de ces questions en disant que,
certes, des choses étranges se sont produites, mais que tout est rentré dans
l’ordre et que le « bon sens », c’est-à-dire nos concepts classiques, n'est
plus menacé. Notre existence a-t-elle un sens? p.102-103. Indications de lecture :Cf. Connaissance de la Totalité.[1] Certes, il existe encore bien des pays où prévaut lin obscurantisme religieux - même aux Etats-Unis, au sein des milieux crcationnistes par exemple -, mais il s’agit d'une autre histoire. [2] Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, Le cantique des quantiques, op cit., p. 126.
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