Textes philosophiques
Mario Beauregard le matérialisme
scientifique
Plusieurs siècles après les présocratiques, les postulats philosophiques,
qui formèrent la vision du monde scientifique moderne, furent associés avec
la physique classique. Ces postulats incluent le matérialisme - l’idée que
la matière est la seule réalité et que tout dans l’univers est composé
d’ensembles de particules matérielles et de champs physiques - ainsi que le
réductionnisme, la notion selon laquelle les choses complexes ne peuvent
être comprises qu'en les réduisant à l’interaction de leurs parties ou à des
choses plus simples ou fondamentales, telles que des particules matérielles.
D’autres postulats incluent le déterminisme - l’idée que les états futurs de
systèmes physiques ou biologiques peuvent être prédits en se basant sur
leurs états présents - et le mécanisme, la notion qui veut que le monde
fonctionne comme une énorme machine déterminée par des lois physiques
immuables.
Pour les pères fondateurs de la physique classique - tels que Galilée,
Descartes et Newton - ces postulats philosophiques constituaient des
hypothèses utiles pouvant les guider dans leur exploration du monde
matériel. Cependant, ces pionniers de la science moderne, qui étaient aussi
des hommes spirituels, ne croyaient pas que le monde pouvait se réduire
uniquement à sa dimension matérielle. Mais cette nuance capitale finit par
être oubliée par leurs successeurs et, au cours du xixc siècle, les
postulats en question se changèrent en dogmes et s’unirent pour former un
système de croyances qui devint connu sous le nom de « matérialisme
scientifique .
Ce système de croyances
implique que notre conscience et tout ce que nous expérimentons
subjectivement - par exemple, nos perceptions, nos pensées, nos émotions,
nos souvenirs, notre libre arbitre, notre sens de l’identité personnelle et
nos illuminations spirituelles - sont identiques ou peuvent être réduits aux
processus électriques et chimiques se
déroulant dans notre cerveau. De surcroît, pour le matérialisme
scientifique, nos pensées ne peuvent avoir aucun effet sur notre cerveau ni
notre corps, sur nos actions et sur le monde physique. En d’autres termes,
nous, êtres humains, ne sommes que des machines biophysiques complexes et,
par conséquent, notre personnalité et notre conscience retournent au néant
lorsque nous mourons.
L’idéologie matérialiste devint extrêmement
dominante dans le milieu académique au cours du xxe siècle. Tellement
dominante, en fait, qu’une majorité de scientifiques se mirent à croire que
cette idéologie reposait sur des évidences empiriques et qu’elle
représentait la seule conception rationnelle possible du monde. Les
scientifiques comprirent aussi tacitement qu’ils pouvaient mettre en danger
leur carrière s’ils osaient remettre en question cette idéologie dogmatique
et intolérante.
Force est d’avouer que les méthodes scientifiques basées sur la philosophie
matérialiste se sont avérées hautement fructueuses, car elles ont permis une
meilleure compréhension de la nature, ainsi qu’un plus grand contrôle et une
liberté accrue par le biais des avancées technologiques. Toutefois, il faut
aussi reconnaître que la dominance quasi absolue du matérialisme dans le
milieu académique a grandement étouffé les sciences et entravé le
développement de l’étude scientifique de l’esprit, de la conscience et de la
spiritualité. La foi en cette idéologie, comme cadre explicatif exclusif de
la réalité, a amené les scientifiques à négliger la dimension subjective de
l’expérience humaine. Cela a conduit à une conception fortement déformée et
appauvrie de nous-mêmes et ce notre place dans la nature.
Un saut quantique de la conscience,
Tredaniel, p. 20-21.
Indications de lecture
:
Cf.
Esprit et Matière,
ch. I.
Voir aussi
Connaissance de la Totalité,
ch I.
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H, I,
J,
K,
L,
M,
N, O,
P, Q,
R,
S,
T, U,
V,
W, X, Y,
Z.
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