Textes philosophiquesJohn Stuart Mill penser c'est suivre son intelligence
Il est impossible d’être un
grand penseur sans reconnaître que son premier devoir est de suivre son
intelligence, quelle que soit la conclusion à laquelle elle peut mener. La
vérité bénéficie encore plus des erreurs d’un homme qui, après les études
et la préparation nécessaires, pense par lui-même, que des opinions vraies
de ceux qui les détiennent uniquement parce qu’ils s’interdisent de
penser. Non pas que la liberté de penser soit exclusivement nécessaire aux
grands penseurs. Au contraire, elle est aussi indispensable – sinon plus
indispensable – à l’homme du commun pour lui permettre d’atteindre la
stature intellectuelle dont il est capable. Il y a eu, et il y aura encore
peut-être, de grands penseurs individuels dans une atmosphère générale
d’esclavage intellectuel. Mais il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais
dans une telle atmosphère de peuple intellectuellement actif.
De la Liberté (1859)
Indications de lecture:Voir leçon Le critère de la vérité, part A. Sujet proposé en 2017 en TMD.
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui
sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas
indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord
étudié dans son ensemble.
1. Dégagez la thèse de ce texte et les étapes de son argumentation.
2. Expliquez : a) « […] son premier devoir est de suivre son intelligence,
quelle que soit la conclusion à laquelle elle peut mener ».
b) « La vérité bénéficie encore plus des erreurs d’un homme qui, après les
études et la préparation nécessaires, pense par lui-même, que des opinions
vraies de ceux qui les détiennent uniquement parce qu’ils s’interdisent de
penser ».
c) « […] elle est aussi indispensable – à l’homme du commun pour lui
permettre d’atteindre la stature intellectuelle dont il est capable ».
3. La liberté de penser est-elle indispensable à chacun ?
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