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Textes philosophiquesSerge Carfantan le paradoxe du travail sur l'egoPour qu’il y ait un travail sur l’ego, il faut nécessairement que celui qui l’opère en demeure distinct. C’est Je qui peut travailler sur moi. Toujours la formule de Rimbaud « je suis un autre » qui trouve ici un sens très original, car elle signifie implicitement : Je ne suis pas l’ego sur lequel je travaille, et pourtant, ce « moi » est aussi très présent dans mon territoire intime. Poser la question : « qui suis-je ?» nous l’avons vu, conduit à un paradoxe. Ce que je peux connaître, c’est ce que je peux définir et ce que je peux définir, c’est seulement le « moi ». Le « Je » ne peux ni être connu ni être défini, car il est le Témoin qui permet de connaître toutes choses, y compris l’ego. Même la formulation « le Je » est trompeuse, car elle nous invite, sur une pente irrésistible, à faire du Je une sorte de substance dotée de caractéristiques singulières. Ce qui est encore le moi et son idiosyncrasie. C’est donc avec des précautions infinies que dans le Vedânta on dit le Soi, l’âtman, tout en sachant très bien que la méprise est un risque constant. La majuscule est un danger, car en majusculant le Soi, on risque encore d’en faire un super ego et manquer ce qui est approché, comme en passant, l’intériorité la plus intérieure, dont jamais le Fond ne peut être dévoilée au regard du mental pensant. En bref, l’âme. Leçons sur la Conscience ch. VIII, p. 159-160. Indications de lecture:Le chapitre s'intitule : le travail sur l'ego.Le PDF de la leçon est diponible. A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.
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