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Textes philosophiquesSerge Carfantan l'ego spirituel, la forme sublimée de l'egoL’ego spirituel est une énergie sublimée de l’ego, il s’inscrit, sous les auspices d’une éthique bien affirmée, dans le vouloir bien faire, mais aussi et simultanément, de manière contournée, le vouloir être reconnu ; le vouloir aider les autres, mais jamais sans le désir d’être apprécié dans une conduite spirituelle. L’ego spirituel se sert très habilement de la générosité, du service, du sacrifice consenti, de l’aide apportée à autrui, etc. De toutes les conduites méritant l’éloge. Kant dirait que c’est le boutiquier qui agit conformément au devoir, mais pas par devoir. Ce n’est pas une image exacte, mais, c’est une approximation utile. En réalité, celui qui agit par devoir, c’est déjà l’ego ; mais cet ego qui agit de manière désintéressée a la secrète intention… de voir reconnaître sa propre valeur désintéressée dans le jugement d’autrui ! L’altruisme est donc le dernier masque de l’ego. En vérité, l’amour authentique n’attend même pas de reconnaissance et l’aide véritable ne s’attend pas à être payée de retour d’éloge et de remerciements. Ce qui est une manière subtile de renforcer l’ego. L’ego spirituel est beaucoup plus fourbe parce que beaucoup moins facile à détecter que l’ego ordinaire dans la vie quotidienne. Il a trouvé une niche pour se maintenir sans éveiller les soupçons, la niche du devoir, de l’aide apportée, des bons sentiments, de la religion, de l’éthique, ou d’une fierté responsable. Il va se ranger dans un camp, le camp des « spiritualistes », évidemment bien supérieurs au camp des « matérialistes » ! En termes religieux, l’ego spirituel, ce sera « le bon chrétien », ou « le bon musulman », face à ces misérables « païens », ces « infidèles », ces « mécréants » etc. . Leçons sur la Conscience ch. VIII, p. 163. Indications de lecture:Le chapitre s'intitule : le travail sur l'ego. A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.
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