Textes philosophiques

Henri Frédéric Amiel     le point central du Je et la roue du devenir


    "Si l'esprit est essentiellement mobile et, pour ainsi dire, fluide, si la vie spirituelle est soumise à un mouvement continuel de rotation, comme la planète son prototype, je m'explique la tendance presque irrésistible de la conscience à la dispersion. Sauf au point unique du centre, sauf dans sa condensation toute ponctuelle sur l'axe même de sa vie, la conscience tend perpétuellement à se devenir étrangère, à se perdre à l'extérieur , à s'évaporer dans la région périphérique. Emportée qu'elle est par la force centrifuge, sa dispersion est proportionnelle au rayon de son activité. Ramenée à l'état de point mathématique et centrée sur son axe de révolution, elle offre le minimum de prise à la force destructrice; plus elle augmente de volume, plus elle est en danger. La contraction du recueillement, le retour à l'atome intérieur, à la monade est donc la loi de la conservation personnelle".

Journal intime, 30 novembre 1881.

Indications de lecture:

 Cf.  Leçon Le sujet conscient. Cette métaphore est typiquement indienne: la roue et le moyeu central. Dans la vigilance la conscience est ek-statique. Cf. L'existence consciente.

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