Textes philosophiques

Henri Frédéric Amiel     pouvoir dissolvant de l'analyse


    "Langueur, ennui, dégoût, comme vous suivez tôt, pour les punir les bravades du cœur, les profanations de l'analyse. Je me sens oisif, desséché lassé, rien, absolument rien d'attrayant à faire, pas d'intérêt dans la vie, pas d'espérance littéraire, scientifique ou morale. L'oisiveté de l'âme est une consomption; elle énerve, use, éteint. Le spleen équivaut à la castration: il stérilise et glace.

     Disséquer son cœur, comme tu le fais, c'est tuer sa vie; ouvrir indiscrètement l'onyx de ses parfums, c'est les évaporer. -Infernal et téméraire chimiste de toi-même, quand cesseras-tu de dissoudre tes sentiment par la curiosité? Tu a déjà réussi à te couper tout élan, à tarir toute sève, à effaroucher tout instinct."

Journal intime, 24 février 1851, p. 895.

"Vivre, voilà ce que tu dois faire, pour retrouver l'équilibre. Volonté, chaleur, production, sentiment sociabilité, action, parole, mémoire, voilà ce qu'il faut réveiller. Vie et communion avec la vie, voilà ton remède et ton devoir".

Journal intime Mardi 25 févier 1851, p.896.

Indications de lecture:

 Texte à rattacher à la leçon Nature de la volonté et aussi Ecriture du moi, écriture du soi. Relier à ce que Michel Henry dit de la représentation et même de l'analyse.

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