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Textes philosophiquesF. Nietzsche contre Kant théologien moralisant"Les allemands me comprendront sans peine si je dis que la philosophie est corrompue par du sang de théologien... le succès de Kant n’est qu’un succès de théologien". l’Antéchrist, 10. S "Séparer le monde en un monde « réel » et un monde des « apparences », soit à la façon du christianisme, soit à la façon de Kant (un chrétien perfide, en fin de compte), ce n’est là qu’une suggestion de la décadence, un symptôme de la vie déclinante". Le crépuscule des idoles, La raison dans la philosophie. "Un mot encore contre Kant moraliste. Une vertu doit être notre invention, notre défense la plus personnelle et légitime dans le besoin : prise dans un tout autre sens, elle n'est qu'un danger. Ce qui n'en est pas une condition vitale nuit à notre existence: une vertu est nuisible quand elle ne tient qu'à un sentiment de respect pour l'idée de « vertu » comme le voulait Kant. La « vertu », le « devoir », le « bien en soi », le bien à caractère d'impersonnalité et d'universalité, autant de chimères où s'expriment la décadence, l'exténuation finale de la vie, toute la chinoiserie à la marque de Königsberg . Les profondes lois de la conservation et de la croissance exigent le contraire: que chacun s'invente sa vertu, son impératif catégorique. Un peuple va à sa perte quand il confond son devoir propre avec l'idée générale du devoir. Rien ne cause de ruine plus profonde, plus intérieure, que toute forme de devoir « impersonnel » de sacrifice au Moloch de l'abstraction. Et dire que l'on n'a pas senti ce danger mortel qu'est l'impératif catégorique de Kant ! " L'Antéchrist "La raide et vertueuse
tartuferie avec laquelle le vieux Kant nous entraîne dans les méandres de la
dialectique, pour nous amener, ou plutôt nous égarer, jusque devant son
'impératif catégorique', ce spectacle nous fait sourire". Indications de lecture:Cf. Les fondements du devoir, part B. in Philosophie de la Morale, ch. II. Pouvoir, religion et culpabilité, in De la Religion à la Spiritualité. Ch. III.
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