Questions et réponses sur la leçon:L'essence de la beautéRappel : les dossiers envoyés en pièces jointes sont plus complets que la leçon. Il y a beaucoup de documents annexes pour cette leçon.
Christian Thys Abdelaziz Benaissa Sylvie Manatobe R: voir plus bas.
Ramzi Tounsi R. Votre question déborde l'esthétique car effectivement elle est psychologique, si nous voulons être précis, parlons de l'image du moi. En parcourant le site, vous pourrez remarquer qu'elle est souvent abordée. Il est un fait que l'on pratique aujourd'hui trop de compartimentation et qu'il faut relier ici la structure de l'ego et l'idée de beauté. Pour faire court, disons que le fait de s'identifier à l'ego propulse le sujet dans le monde des formes et des apparences. Pour exister l'ego a besoin de réassurer la forme qu'il croit être sienne, c'est à dire son image, or il est évident que pour la plupart des gens, la croyance fondamentale qui nourrit l'image du moi c'est moi=mon corps. L'identification à l'apparence est une composante majeure très très fréquente de l'ego, surtout chez les femmes. En effet la volonté de puissance féminine s'exerce souvent par la séduction, ce qui implique une composante sexuelle. Andrew Cohen dit quelque part qu'il a été très surpris de découvrir que l'ego chez les femmes est bien plus sexualisé que chez les hommes, alors que l'on s'attendrait au contraire. Ensuite, la logique est très simple en fait, si je crois que moi=mon corps, il faut que mon apparence soit belle, forte, séduisante, car alors je me sens d'avantage "moi" quand je peux sentir une reconnaissance, une supériorité, ma puissance sur un autre. Si mon corps se dégrade, je me sens diminué, parce que l'image du moi en prend un coup. Angoisse. Malaise. Il vaut mieux éviter de parler de "pression sociale" et aller à la racine qui est l'identification. La pression sociale repose sur une illusion collective dont le foyer central est l'illusion de l'ego dans l'identification à l'apparence. Si vous avez profondément compris que "je" ne suis pas mon corps (voir la leçon l'esprit, l'âme et le corps), vous n'avez plus de relation à l'apparence que purement fonctionnelle, dans le soin que vous devez au corps et cela s'arrête là. Point. Plus de complexes, plus de faire valoir nécessaire de l'apparence, plus de vexation, plus de honte dans le regard des autres etc. En fait plus toute cette structure mentale névrotique qui pousse les gens vers la chirurgie esthétique. Non pas qu'il n'y ait pas des cas où cela soit réellement utile, c'est vrai, mais disons que le plus souvent c'est au niveau subconscient: "je veux améliorer mon moi, le renforcer pour me sentir plus moi-même". C'est exactement le même processus chez quelqu'un qui met son identification dans le pouvoir, dans l'argent etc. Renforcer mon moi. Ce qui est une source incroyable de souffrance et de conflits chez l'être humain. L'incidence dans l'esthétique joue évidemment sur l'esthétique de la beauté du corps féminin et masculin dans la relation au désir et surtout au désir de reconnaissance. Comme la reconnaissance est sociale, on passe très vite de là au relativisme culturel. Bien sûr la beauté excède de très loin la seule beauté du corps et la prise en compte de critères liés à l'ego dénature complètement l'idée de beauté. Quand on parle de beauté en classe de terminale, on voit immédiatement le terrible piège de l'identification chez les filles. Elle se redressent et prennent la pose avec l'idée que tout le monde doit les regarder! Il faut faire du chemin pour dépasser l'apparence! Une dernière remarque : comme vous pouvez le comprendre, faire de l'esthétique en ignorant la dimension de la conscience, c'est rêver les yeux ouverts. Cependant, cela ne veut pas dire que toute esthétique soit une esthétique de l'ego!
Joseph Essa
pour ajouter un commentaire, cliquer sur l'image. Avec la participation de Christian Thys, Abdelaziz Benaissa, Sylvie Manatobe, Damien Battiston, Ramzi Tounsi.
|