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La transformation de la conscience

Daniel D

   Oui, vous avez parlé de la responsabilité d'une manière fort juste et c'est un vrai bonheur de vous lire. Sauf une phrase qui me pose question en fin de leçon et me parait essentielle sur un plan général pour tenter de comprendre nos désordres de société. "On ne peut tout de même pas avoir honte de notre bonheur pour la seule raison qu'il y a ailleurs des gens malheureux". I

          l me semble que c'est cette phrase qui est utilisée aussi bien par celui qui se sent impuissant à changer le monde malgré sa réelle bonne volonté que par celui qui fait taire en lui toute objection de sa conscience pour exercer sans vergogne la violence de ses droits. Car y a -t-il d'autres violence que celle du droit, ou plus précisément de la non égalité de droits. Si les droits étaient effectivement identiques, il n'y aurait pas de raison d'avoir "honte" du malheur des autres. Il y aurait lieu éventuellement de comprendre le cheminement du malheur de l'autre. Par contre, à l'intérieur d'une société qui ne respecte pas l'égalité de droits (l'égalité de protection sociale c'est à dire égalité de sécurité pour le présent et pour l'avenir), il y a bel bien lieu d'avoir HONTE. Honte d'asseoir son "bonheur" sur le malheur d'autrui. Honte d'assurer sa sécurité sur l'insécurité de ses concitoyens. Car la sécurité a un coût parce que les droits ont un coût. Comme l'argent ne tombe pas du ciel mais provient d'un acte, toute sécurité peut être assurée par le mérite de ses propres actes ou prélevée sur les actes de ses concitoyens ( les Droits de l'Homme ont l'immense mérite d'avoir perçu cette base simple indispensable à la paix). Les droits acquis qui assurent une sécurité sur l'avenir ont ceci de terrible qu'ils ne sont pas fondés sur des échanges d'actes ponctuels à réévaluer en permanence mais condamnent ceux qui n'ont pas les mêmes protections à un risque de plus en plus grand et à une chute de plus en plus rapide. Accepter un droit à vie qu'un autre n'a pas est comparable, dans la motivation et dans les conséquences, aux croyances qui nous poussent vers le racisme. Sauf à reconnaître notre besoin temporaire ou définitif ( conscience) d'être assisté, aidé par la collectivité. C'est pourquoi j'ai posé le problème du statut et de ce qui le caractérise chez les élites (nos références officielles). Le statut leur assure en même temps la sécurité, les déresponsabilise (plus besoin de penser juste) et, pervers, prétend que cette protection est une récompense... une récompense à quoi: à l'intelligence (du diplômé) ... qu'il prive en même temps d'exercice en lui enlevant l'acte concret qui la caractérise: bien choisir face à l'inconnu. Et non pas réciter par coeur des recettes apprises à l'ENA (par exemple) qui figent les humains au rang d'une mécanique finie, d'objets sans évolution. On ne peut pas continuer à reconnaître officiellement et culturellement l'intelligence comme un acquis, comme un état, comme une race. L'intelligence est à redémontrer en permanence par des actes qui servent la Vie. On ne peut admirer des valeurs qui organisent la mort. Nous organisons depuis des décennies l'exclusion de millions de personnes et la destruction de nos propres enfants; et les vrais responsables, du haut de leurs droits veulent encore croire qu'ils n'ont pas de raisons d'avoir honte d'être heureux. Oui, il n'y a pas que des intentions dans ce qui est fait sur ce site extrêmement riche puisqu'il tire vers le beau et le vrai. Hélas, il doit manquer un chapitre puisque la leçon, excellente, n'aboutit pas naturellement à l'acte qui devrait en découler. Si analyse d'excellence il y a et élite intelligente il y avait, l'analyse serait reprise par l'intelligence en place au point de ne faire qu'un. Les choix de cette unité produiraient les fruits que vous décrivez, naturellement.

      L'affligeant spectacle de notre société est simple. Nous nous sommes trompés. Nous avons reconnu comme intelligence ce qui n'en était pas et le diplôme a servi d'alibi à l'orgueil et au besoin d'être reconnu pour nier le réel. Nous sommes sous la séduction d'une forme de "racisme" élaboré et pervers, utilisant le mérite à contre sens, beaucoup plus difficile à débusquer qu'un racisme de base physiquement violent. Le capitalisme en est encore une autre forme qui cherche lui aussi à utiliser le mérite pour justifier ses crimes, obtenir une sécurité et ne pas affronter nu le réel et l'inconnu de chaque instant. Pourtant, là se trouve l'Essentiel, la solide Réalité. Que de gâchis, mais il appelle une belle suite. Pour info, je vous ai communiqué une adresse électronique actuellement inutilisable. Merci de nous offrir votre immense travail.


.suite.

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