La transformation de la conscience, forum

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La transformation de la conscience

Irina B.

Bonjour,
Je vis une relation avec un homme qui communique avec moi essentiellement à partir de son mental. " Il est " son métier, son érudition, ses avis, ses jugements, son cynisme, ses sarcasmes... Il a une passion pour la polémique. Je me répète régulièrement " ce n'est pas lui, ce sont des rôles auxquels il s'identifie..." Mais le fait est que ce type de relation me prend beaucoup d'énergie, et j'ai l'impression d'être détournée du chemin qui est là devant moi et que je ressens comme étant le chemin à suivre... Pensez-vous qu'une relation peut-être constructive quand un partenaire ne voit qu'à travers ses masques, et que l'autre à décidé de les laisser tomber ?

Philippe D.

Honnêtement, c'est une situation sans issue. Mais vous allez aussi apprendre beaucoup sur les schémas conditionnels de l'ego. C'est passionnant d'avoir devant soi une personne qui vous démontre chaque jour quels sont les structures, les ornières dans lesquelles nous fonctionnons. Passionnant de voir ce qu'est l'identification. Cependant, en pareil cas, nous ne pouvons même pas espérer un changement et il vaut mieux ne rien espérer du tout et prendre l'autre tel qu'il est. C'est vrai, cela prend de l'énergie, beaucoup d'énergie.
Mais c'est le cas de toutes les personnes chez qui l'ego est renforcé, il y a alors beaucoup de déperdition d'énergie dans la relation. Les personnes chez qui l'ego est diminué, qui sont presque transparentes, sont bien plus facile à vivre. C'est l'inverse, on sent auprès d'elle une énergie accrue. Mais elles sont rares dans ce monde.
La question est de savoir combien de temps vous allez persister dans cette direction. L'expérience devait être tentée, vous en aviez besoin, puisque vous l'avez faite. Mais au bout d'un moment, quand la leçon est bien assimilée, c'est inutile de continuer et surtout c'est carrément dangereux pour vous. La Vie fera venir spontanément vers vous ceux qui vous ressemble. Les oiseaux de même plumage volent ensemble dit un proverbe indien.

Irina B.

Une fois que la leçon est bien assimilée, dans quel sens est-il dangereux pour l'autre de continuer la relation ?

Philippe D.

Une personne qui a un ego renforcé a aussi un corps émotionnel renforcé, ce qui donne lieu à une expression de la négativité assez puissante, à une relation de domination. Dans les relations publiques, la règle générale du respect peut adoucir et n'en rien laisser paraître, mais dans le privé c'est plus délicat. Voyez dans le cours la leçon l'accomplissement de la relation. Elle dit bien les choses.

Irina B.

Oui, c'est tout à fait ça. Complet et joyeux " en public ", plein d'attentes inconscientes en privé. Proche du vampirisme. Effectivement c'est sans issue... Je commence à entrevoir ce qu'est une relation Vraie. On ne se demande plus ce qu'elle pourra nous apporter ni quels manques elle pourra remplir. C'est nous qui remplissons la relation, qui y apportons des " choses ". Petites ou grandes. Simples et joyeuses. Partager notre Plénitude... Ce qui implique être entier au moment où on entre dans la relation. Être entier tout court. Les textes de ce site sont un merveilleux guide pour en prendre conscience. Merci.

Irina B.

Une fois qu'une personne a découvert ce qu'elle est réellement, et qu'elle arrive à faire de son mental un serviteur, que fait-elle ? Simplement jouir du présent et des plaisirs ? Partager cet état avec ses semblables ? J'ai lu je ne sais plus où que le but est Soi. Que quand on se découvre Soi, on comprend que Soi, Toi, Nous, ... , c'est la même "chose" . Mais que font ensuite les êtres qui en sont là ? " Juste " Être, ou y a-t-il un but suivant ?

Philippe D.

C'est l'idée même de "but suivant" qui disparaît en faveur de la complète spontanéité. Dans la spontanéité, la vie ouvre toutes sortes de possibilités. Impossible de dire ce que la réalisation va produire.

Irina B.

Qu'est-ce qui fait qu'une personne se réveille, et réalise ce qu'elle est/ce que nous sommes vraiment ? Est-ce qu'un jour sa boulimie de désirs destinée à remplir son douloureux vide ne la satisfait plus et elle commence à regarder au bon endroit ? Est-ce qu'un évènement-choc comme le deuil d'un proche peut provoquer un déclic ? Est-ce une intuition profonde qui nous guide au-delà de l'illusion ? Est-ce que chacun se réveillera "naturellement" "un jour ou l'autre" ? Ou est-ce que certaines personnes ne se réveilleront pas dans cette vie, condamnées à vivre dans la douleur ? En dernier ressort y a-t-il une prise de conscience "automatique" au moment où nous quittons notre corps ?

Philippe D.

Cela fait beaucoup de questions à la fois. Il serait assez long d'en suivre le développement. Essayons tout de même. Nous avons tous notre parcourt singulier et il n'y a aucune règle en la matière. Il y a des personnes qui ont opéré un virage à 180° en apprenant qu'elles avaient une maladie incurable, à la suite d'un deuil, à travers la nécessité d'en finir avec la drogue, parce qu'un jour un livre de spiritualité est tombé entre leurs mains et les a percuté en profondeur, parce qu'elles ont un jour croisé le regard d'un saint et que quelque chose au fond d'elles mêmes a été touché de manière inoubliable etc.
Pour la plus grande partie des gens, la souffrance finit par devenir un jour un maître. L'enseignement spirituel est un raccourci, mais en dehors, la souffrance fait aussi son affaire. Parfois au seuil de la mort. Parfois, la vie est intégralement vécue en somnambule, mais cela avait aussi sa place, car l'âme avait besoin de l'expérience de la souffrance de la compulsion des désirs pour ressentir le vide douloureux. Certaines personnes ont besoin de s'enfoncer dans l'illusion pour ne se réveiller que dans une sorte d'agonie spirituelle. A la lumière de ce que nous apprennent les NDE, il semble bien qu'en quittant le corps physique l'âme entre dans un espace de conscience plus vaste, mais cela ne nous intéresse pas outre mesure, car ce qui nous importe, c'est l'ouverture de la conscience dans cette vie. Et la grande affaire, ce n'est pas les "autres", c'est vous. C'est votre éveil qui importe. Nous n'avons pas à interférer avec le libre-arbitre de qui que ce soit. Nous n'avons en cette vie qu'à nous occuper de nos propres oignons, sans nous mêler de ce que penser, de ce que fait un autre.

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