La transformation de la conscience, forum

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La transformation de la conscience

Jean-Baptiste J.

En fait, ce qui me dérange le plus dans tout ça, c'est que je fais les choses tellement de façon directe, spontanément, sans être conscient de ce qui m'amène à faire telle chose ou une autre (même comme parler par exemple ) que je ne me ressens plus comme un réel acteur de mes actes mais plutôt parfois comme un objet. Je n'arrive plus " à sentir , à voir " ce " JE " à la source de mes actions, de mes décisions c'est surtout pour cela que j'en arrivais à parler d'un sentiment d'étrangeté.

En fait, je vais reformuler mon précédent message. A bien vous relire dans le forum, j'ai l'impression que l'homme n'est plus UN. Pour vous, d'un coté il y a l'Ego, le Mental et la Conscience.... Vous voulez combattre la dualité mais je trouve qu'ici vous nous la faite retrouver. L'être humain n'est pas "fragmenté" mais est un tout indivisible. En tant que sujet conscient je ne peux être un simple témoin de moi-même où "JE" observe "JE" ( on s'inscrit dans la dualité ). Il ne peut y avoir d'un coté un moi témoin d'un moi agissant de l'autre. ( Je pense que l'on se reflète aussi par le choix de ses actes) . Alors en devenant simple conscience - témoin de soi, n'y a t il pas le risque de considérer ce que vous appelez par mental comme un acteur étranger à ce Soi. Car il ne s'agit ici pour moi non pas de reconnaître ce "JE" dans ses actions mais de l'investir pleinement dès son origine, de parvenir à cette fusion entre cette conscience témoin ( comme vous avez pu la désigner ) et ce moi acteur. Ce qui m'intéresse alors c'est de retrouver ce Soi dans mes actes de sorte que je ne serai pas qu'un simple pantin conscient à la solde de son Ego ou de son mental. Comment retrouver ce Soi qui fait que j'agis de cette façon et non d'une autre. Qu'en pensez-vous ?

Philippe D.

Je observe moi. Je ne peux pas se distinguer de lui-même. Je suis "je". Si "moi" peut être observé, c'est que moi est déjà dans l'ordre de l'objet, qu'il est quelque chose de fait avec le mental. Un tourbillon de pensées nombriliques. Assurément, il n'y a pas de rupture, mais processus un et non divisé. Vous cherchez une dualité là où il n'y en a pas. L'essence réside uniquement dans la conscience témoin. Le mental s'élève, joue avec des formes et le problème, c'est qu'il se produit une identification avec les formes, de sorte que se crée un pseudo-sujet, l'ego. Dès cet instant, il y a séparation et sentiment d'être jeté dans un monde hostile. Il y a le pantin qui se démène. Il est essentiel de comprendre que le témoin n'est pas un "moi". C'est la conscience même, désidentifiée, tandis que le moi est une conscience identifiée à un contenu, quel qu'il soit. L'erreur, c'est de parler du Soi comme de quelqu'un d'autre. On ne peut pas "retrouver ce Soi" dans les actes. Il y a simplement soi même qui ne se perd pas. La Vie qui se sent elle-même.

Jean-Baptiste J.

Pouvez-précisez plus en profondeur ce que vous entendez par:

- le JE
-le MOI
-le Mental

et ainsi que leur articulation entre eux si possible.

Philippe D.

Supposons une feuille de papier couvrant une lumière. Un trou est percé, la lumière jaillit. Un Je est là, pulsation de la Conscience. Je est relié à la lumière par le sentiment de l'identité, il est la lumière en pulsation. Mais Je n'a pas de contenu "individuel", il n'est que témoin des poussières qui dans sa lumière: des événements, des choses, des personnes etc. Le mental vient ensuite qui permet de penser, de se représenter ce qui est, de le définir. Le mental n'est pas le jeu et rien de ce qu'il contient, par exemple la mémoire, ne pourra jamais rendre compte de ce qui le précède, Je. Quand se mental, par une sorte d'étrange hypnose se convainc que son existence est celle d'une entité séparé, il donne le jour à "moi". Le moi c'est ahamkara en sanskrit. Kara veut dire "fait de", ce qui est artificiel. aham c'est Je. Le moi, c'est une chose qui fait semblant d'être le vrai je. Mais il n'a pas de véritable substance, la réalité qu'il se donne, il la crée en se la racontant sous la forme d'une histoire personnelle. Le moi se raconte des histoire pour se persuader de son existence réelle en tant qu'entité séparée. Mais tout cela n'est que foutaise et illusion. Il n'existe pas d'entité séparée et à un moment ce qui a été créé de toutes pièces doit se dissoudre. Mais évidemment, il y a un momentum, une énergie résiduelle, qui vient du passé et le moi résiste!

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