Dossier

L'éducation selon Krishnamurti

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(i)                            L’école de Brockwood Park

L’école de Brockwood fut fondée en 1969 dans un beau parc boisé de 250 hectares. L’école accueille 60 élèves âgés de 14 à 20 ans et chaque élève et chaque parent d’élève doit signer une ‘lettre ouverte’ acceptant les règles de l’école : parmi ces règles figurent les suivants :

       - une alimentation végétarienne obligatoire à l’école en accord avec le

souhait du fondateur de l’école

- l’alcool, le tabac, les drogues et les relations sexuelles sont interdits

à l’école

- les ‘gameboys’, ordinateurs personnels et télévisions sont interdits

Par leur signature, l’élève et le parent acceptent de vivre à Brockwood selon

les règles de la communauté.

De plus, tous les membres de l’école, soit enseignants, étudiants et personnel administratif participent aux tâches ménagères, à l’entretien général ou encore au jardinage afin de créer une ambiance d’engagement envers les lieux, où chacun se sente impliqué dans l’environnement où il habite.

Comme dans toutes les écoles Krishnamurti, ici on met l’accent sur un équilibre entre les études académiques et le développement personnel de chaque individu selon ses propres talents et en relation avec son entourage.

(iii)                                    Entretien avec un parent d’élève et une élève

Le week-end de mon séjour au Centre était le dernier week-end d’école avant les vacances de noël. Il y avait beaucoup d’activité et de visiteurs et en conséquence, je n’ai pas pu visiter l’école de façon structurée, avec une visite guidée. Au contraire, j’ai eu la possibilité d’éprouver l’ambiance du lieu en tant qu’observatrice, ce que j’ai beaucoup apprécié.

Au Centre, j’ai discuté avec Jackie McInley, maman d’élève. Je lui ai demandé comment elle vit son rôle de parent d’élève de Brockwood et elle m’a répondu ceci :

‘I feel highly privileged – for me it’s a dream come true. It’s an amazing thing to be able to offer my child something which I feel is deeply needed, another way of seeing the world.’

‘Je me sens très privilégiée – pour moi c’est la réalisation d’un rêve. C’est quelque chose de merveilleux de pouvoir donner à mon enfant quelque chose qui est profondément nécessaire, une autre façon de voir le monde.’

Le déroulement d’une journée typique à l’Ecole de Brockwood

07.45                          Réunion matinale de toute l’école dans la salle de réunion

07.55                          Petit déjeuner élèves et enseignants

08.30                       Tâches matinales : travaux ménagers, jardinage ou réunions sur les

affaires de l’école

09.10         Cours : 4 périodes de 50 minutes

13.15          Déjeuner pour les élèves et les enseignants qui participent au service

et à la vaisselle

14.30                          Cours ou sport/culture physique

16.30                          Goûter

17.30                          Etude, répétitions, réunions, activités diverses

19.10                          Dîner

20.15                          Etude, danse, musique, présentations, discussions

21.30                          Silence

22.00       Tout le monde dans leur chambre, c’est la fin de la journée

Jackie m’a présenté à sa fille Zoë, 18 ans, élève de Brockwood depuis 3 ans. J’ai repris contact avec elle par téléphone pendant les vacances scolaires et elle a accepté de me parler de ses expériences de l’école.

Zoë est française avec un père français et une mère anglaise. Comme tous les étudiants de Brockwood, elle est interne.

En parlant de son expérience de Brockwood, elle a utilisé les mots ‘différente’ et ‘alternative’. Ici on essaye de trouver l’équilibre entre les études académiques et une vision plus large : les élèves sont invités à poser des questions, à explorer autre chose que les matières destinées à préparer un concours.

Zoë a parlé d’une grande participation des étudiants dans le planning de l’école : tout le monde a le droit d’assister à des réunions à propos de l’organisation de la vie de l’école; tout le monde peut donner son avis, proposer des changements. Un exemple de cette co-opération est le projet d’écologie qui a eu lieu cette année : des idées venant des professeur et des étudiants suite à une série de réunions ont abouti à des actions pratiques pour améliorer l’environnement de l’école et des villages voisins. Cette co-opération mène à un sentiment de ‘non-séparation’ entre les enseignants et les étudiants, ce qui crée une ambiance plus propice à apprendre, à découvrir, à examiner en profondeur, sans conflit : ici, il n’y a pas de sentiment de ‘us and them’ (eux et nous).

Les relations entre les personnes sont basées sur des affinités personnelles et la relation enseignant/élève devient moins importante, moins marquée : ici il n’y a que des relations entre des gens qui vivent dans la communauté.

D’un point de vue personnel, Zoë a bénéficié de cette ambiance propice à son côté créateur : elle a réussi son rôle de metteur en scène du spectacle de fin d’année :

‘Je ne me croyais pas capable de faire une telle chose – j’ai découvert une partie de moi-même que je ne connaissais pas’

Elle estime que beaucoup des ces pairs ont eu l’expérience de cette ‘découverte’ de soi depuis leur arrivée à Brockwood.

Zoë a beaucoup profité des ses années à Brockwood, les seuls inconvénients étant de vivre tout le temps en communauté avec les mêmes personnes et avec des règles assez strictes (surtout pour une adolescente de 18 ans). Mais le bilan est largement en faveur de l’école et de la philosophie de son fondateur.

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