Dossier

Le néo-existentialisme

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L’existentialisme classique vu d’un point de vue néo-existentialiste :
Les existentialistes classiques dont surtout Kierkegaard, Heidegger et Sartre plutôt que de révéler l’Existence dans sa formule suprême se sont alors limités qu’à mener une sorte de psychologie de l’humain face à la découverte ou face au sentiment de l’existence.
Aussi ne manquèrent-ils pas de parler d’angoisse, de désespoir, de nausée, de manque de sens, de vision du néant, de projet et autres…Or ce ne sont là que des caractéristiques inhérentes ou immanentes au phénomène humain dans ses strictes limites de nature humaine, et non pas au phénomène d’existence qui lui demeure fort partiellement révélé et formulé sans bénéficier dans leurs pensées une affirmation solennelle de sa nature intrinsèque.
L’existence se découvre par contingence comme étant ce Monde-ci sans possibilité de vide au sens de néant.
L’existence est donc de nature purement physique et fait l’unique Présence, c’est-à-dire ce Monde-ci.
Par pure contingence aussi cette Présence est découverte en même temps comme étant perpétuellement animée de façon pêle-mêle, c’est son comportement ou agir existentiel.
Dès lors l’Existence ou toute existence se découvre par pure contingence comme strictement formulée par une présence et son agir immédiat et inconditionnel, c’est là la formule suprême de toute existence.
L’existence n’est donc pas seulement le « dasein », la présence posée là pour rien, (contrairement à ce que dit Sartre).
L’ego, la conscience par contingence ne se découvre donc nullement comme étant là en manque permanent de sens comme veulent le faire croire Sartre, Kierkegaard ou Heidegger, formulant ainsi partiellement l’existence par sa seule caractéristique de présence tandis que sa seconde caractéristique serait à conquérir toujours, encore que là cette seconde caractéristique est souvent confondue voire remplacée par le concept de l’être ou de sens chez ses existentialistes classiques.
En outre l’ego, la conscience en se découvrant par contingence à travers la méthode de doute cartésienne complétée ou la méthode de suspension momentanée du comportement de la conscience, ne se voit ou ne se sent pas en une présence qui pense ni en une présence immobile.
La conscience se découvre plutôt en une présence en action et cela depuis l’acte d’apparaître et du simple fait que cet acte d’apparaître a été posé contingentement.
C’est pourquoi toute présence est action en soi et s’affirme comme telle depuis l’acte d’apparaître. Entre une présence et son affirmation il ne peut s’y insérer alors le moindre instant ou la moindre distance de vide ou de manque de sens que ce se puisse être.
Il ne peut aucunement exister une sorte de distance entre soi et soi comme veut le faire croire Kierkegaard.
D’ailleurs il ne s’agit nullement de soi et soi mais de soi comme présence et de son agir ou action, présence ou action étant comme les deux faces d’une même pièce de monnaie, l’une ne sachant s’affirmer, se poser sans l’autre.
Quand Kierkegaard dit que le désespoir c’est d’une part l’impossibilité d’être soi, il pose là le soupçon de la conscience dans sa caractéristique existentiellement incontournable d’être agir, action en soi ; et lorsqu’il dit que le désespoir c’est d’autre part aussi l’impossibilité de ne pas être soi, il pose là aussi le soupçon de la conscience dans sa caractéristique existentielle d’être présence occupante là ou « dasein. »
Toujours est-il que ce n’était pas la préoccupation de Kierkegaard de savoir qu’il soupçonnait là la « vérité. »
Sa préoccupation était plutôt de décrire et de se lamenter sur la psychose humaine face au phénomène d’existence qu’il ne comprenait pas pour alors appeler à sombrer dans la déchéance moribonde de perdition de la foi.
Par ailleurs quand Kierkegaard établit d’une part que dans l’angoisse l’homme est ainsi d’une part en proie au refus de rester soi, il pose là le soupçon du caractère condamné à agir, à être action pour la conscience ; mais quand d’autre part il établit aussi que dans l’angoisse l’homme est en même temps en proie à la crainte de ne pas le demeurer, il fait là cas de l’incapacité maladive de psychose pour l’homme de supporter sa seconde caractéristique existentielle incontournable, irréductible d’être agir qui procède immédiatement, donc qui s’affirme concomitamment au fait d’être là présent en tant que conscience qui dans son possible existentielle dépasse l’entendement humain.
L’existence dans sa double caractéristique de présence et d’agir concomitamment liés est et a en soi du sens en plénitude du simple fait d’être présence là parce que présence toujours mobile sans désirer rien d’autre que sa mobilité selon sa forme, sa constitution, son étendue et son aspect tous physiques.
Reconnaître un quelconque manque à l’existence (Sartre) c’est admettre la réalité d’une instance d’immobilisme que supporterait un moment l’existence, ce qui alors serait trop absurde face à la formule suprême du phénomène d’existence d’autant que toute présence procède d’un acte d’apparition, tandis que tout acte est mobilité en soi donc anti-immobilisme ; d’autant qu’en outre dire présence c’est dire acte d’occupation tant que perdure la présence en question ; et l’action d’occuper est mobilité, mouvement ce qui est donc contraire à tout immobilisme.
Par ailleurs le simple fait d’être « rapport à », d’être « intentionnalité », de « tendre vers » ce simple fait n’est donc que « action » d’autant que ces expressions de « rapport à ; intentionnalité ; tendre vers » n’ont chacune qu’un soubassement actionnel.
C’est donc dire tout simplement que la conscience ne peut aucunement échapper à sa seconde caractéristique existentielle concomitante d’être action dès le simple fait d’être présence là.
Pour symboliser cette étroitesse de la présence et de l’action l’on pourrait prendre pour exemple l’œil et le regard à l’état d’éveil.
Ici l’œil ne saurait en aucun cas ouvrir ou fermer sa paupière sans avoir à toujours voir soit le monde soit le noir interne de la membrane de paupière ; l’œil faisant ainsi la présence et son regard son comportement ou agir existentiel.

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