Dossier

Le néo-existentialisme

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, page 9, 10.

Dépasser ou se dépouiller de l’homme ?

L’humain est-il à dépasser pour aller vers le surhomme ou devrait-on s’en dépouiller pour retrouver le caractère de « fils  ce Monde-ci » ?

Si le meurtre de Dieu signifie la perte de toutes nos valeurs traditionnelles (le bien, le juste, le vrai, le bon…) ; la destruction soudaine de tous nos repères (au point que l’insensé a besoin d’une lanterne pour avancer –Le Gai savoir ; aphorisme n°125– ) ; si cette mort de Dieu est pour plonger le monde dans l’obscurité au point que l’on ait à se demander quoi faire désormais, qui croire désormais, où aller désormais ; si c’est pour que l’histoire humaine tout entière se trouve bouleversée et pour que l’homme, afin que sa réaction soit à la hauteur de l’événement, se doive de se dépasser, de se définir, de se réinventer ; alors tout cela n’aura été que peine perdue.

Si cette mort de Dieu signifie ou engendre et impose l’exigence d’une fracture, d’une rupture d’avec l’homme, ou d’une « transgression de l’humain alors l’acte d’autodépassement à défaut de n’être vain, revêt le caractère de d’autodépouillement d’avec le caractère humain et le résultat n’aura point été la libération d’une puissance créatrice insoupçonnée, mais plutôt la libération et la retrouvaille de l’existence dans sa plénitude d’être stricte existence en sa double caractéristique de présence et action, agir ou comportement, c’est-à-dire dans sa stricte formule de « présence mobile » ou « présence-agir. »

Une telle existence, parce que plénitude en soi-même n’attend nullement d’autre sens ni quelque chose comme une puissance à développer.

Son devenir c’est d’être mobilité aveugle, c’est d’être affirmation aveugle, et c’est là déjà l’appel et l’apparition et affirmation du dépassement et de la contingence aveugles aussi.

Une telle existence ignore royalemen,t ce que c’est une puissance ou son contraire, ce que c’est grand ou petit, bref elle ignore absolument ce que c’est un phénomène comme la dialectique.

Revendiquer et cultiver la cécité et l’innocence absolues devant ce que l’humain appelle ordre ou désordre, bonheur ou malheur, joie ou souffrance, bien ou mal, beau ou laid, valeur, sens ou non-sens, voilà tout son culte et sa réalité.

Oui les anciens dont Schopenhauer, Nietzsche (ou par ailleurs Descartes sur le cas de la conscience) ont bien soupçonné mais leurs résultats n’étaient que des résultats de soupçons. Seulement Nietzsche comme Descartes chacun dans son domaine, auront eu ce mérite surtout Nietzsche d’avoir soupçonné plus loin que d’aucuns.

 



Bienvenue| Cours de philosophie| Suivi des classes| Textes philosophiques| Liens sur la philosophie| Nos travaux| Informations
 
philosophie.spiritualite@gmail.com