Leçon 311.   Le mondialisme comme idéologie      pdf téléchargement     Téléchargement du dossier de la teçon

     Rappelons pour commencer notre avertissement contre les  - ismes en tout genre : les termes en –isme désignent une doctrine, tel que le positivisme, l’existentialisme, le marxisme, le libéralisme, athéisme, islamisme, gauchisme etc. Une doctrine est un semble de représentations enveloppant un corps de propositions caractéristiques et formant un ensemble suffisamment cohérent pour être nommé d’un terme caractéristique. Le plus souvent, celui qui partage la doctrine accepte qu’on le définisse avec un –isme. Par exemple Comte se disait positiviste et Sartre existentialiste. Mais il arrive aussi que le –isme soit un vocable forgé afin de ranger un adversaire dans un tiroir conceptuel pour l’enfermer dans une position qu’il refuserait si on lui posait la question. Certains diront par exemple que Marx « n’était pas marxiste » soulignant par là que la doctrine qui a pris sont nom a pétrifié sa pensée dans un système bien trop fermé, ce qui serait la nature de tous les -ismes.

Cette ambiguïté s’applique parfaitement au mondialisme et pourrait même suffire à constituer une problématique. En effet la question se pose de savoir si ce terme désigne effectivement une doctrine qui induit une stratégie globale, une orientation vers des actions spécifique ; ou bien s’il n’a pas été inventé par des opposants radicaux, voire complotistes, pour désigner l’ennemi à abattre. Dans le premier cas, le concept serait opératoire et très éclairant pour comprendre le règne actuel de l’économique sur le monde, dans le second cas, nous aurions affaire à un concept creux, genre épouvantail à moineaux. Donc la question que nous allons explorer est celle-ci : En quoi le mondialisme peut-il être considéré comme une idéologie ?  Dans l’opinion, la question, si jamais elle se pose, est réglée par avance, le mondialisme n’existe pas, ce mot compliqué doit être une invention des « complotistes » ou des politiciens. On ne va pas crier « mondialiste » comme insulte à la tête de quelqu’un, comme on criait « communiste ! » à l’époque de la guerre froide, la doxa ignore le terme.

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A. Quelques distinctions préliminaires

La tâche du philosophe est toujours de dissiper la confusion et la confusion c’est le mélange où rien n’est remis à sa juste place, ou un élément usurpe l’ensemble, où les généralisations hâtives invitent des caricatures qui ne rendent pas justice au réel, où on confond une chose avec une autre dans un imbroglio invraisemblable. Bref, et ce n’est pas une mince affaire, il s’agit en toutes chose de faire preuve de discernement.

     1) La mondialisation pour commencer. Il faut prendre le mot comme désignant un fait et rester dans le factuel dès qu’on l’emploie. Le suffixe –sation se rencontre, dans le même registre de vocabulaire, dans urbanisation, socialisation et mar­chan­d­isation. Il indique un processus par lequel s’effectue un développement à caractère expansif. Expansion de la construction dans une ville, ensemble de procédés par lesquels les individus gagnent davantage d’intégration sociale ou expansion de la tendance à monnayer tout objet, toute relation et tout service. Dans le même ordre, la mondialisation désigne le processus par lequel l’ensemble des activités humaines sont entraînées dans une expansion qui cesse d’être administrée par une logique locale, pour être gouvernée par une logique dont les tenants et les aboutissants se situent à l’échelle globale de la planète.  Soyons près des faits pour bien comprendre ce phénomène. Un ouvrier d’une usine de textile de Lyon travaille et produit par exemple des draps ou des rideaux. Dans une logique qui reste locale, son travail est comparable d’un point de vue économique, à celui d’un autre ouvrier dans une usine de faïence à Dijon. Il en est de même pour la valeur locale des rideaux ou de la faïence.  Or, en Inde, avec une main d’œuvre abondante le même travail de tissage et de couture des rideaux est payé, mettons 25 fois moins cher. Le coût des rideaux à la production est, disons de 15 fois moins élevé. En Chine, de même, moyennant un contrôle étatique important, le travail de la faïence serait payé disons 20 fois moins cher et le produit final serait d’un coût 10 fois moins élevé. La mondialisation du travail consistera à mettre en correspondance deux salaires portant sur un travail équivalent pour rechercher un gain supplémentaire. La mondialisation de l’échange fera de même avec la production économique. C’est donc le marché qui décide alors quel doit être le prix du maïs, du soja, du beurre, du chocolat, de la farine etc. en imposant des cours en bourse. Dans cette situation, la sphère du monde-de-la-vie où se situe concrètement l’échange humain, l’économie réelle, se trouve déconnectée de la sphère financière qui acquiert une autonomie qui lui est propre. C’est un fait, rien de « complotiste » à l’affirmer tout de go, c’est purement factuel, ce n’est pas l’interprétation d’une idéologie, c’est le monde exactement tel qu’il est. Nous sommes dans un système économique mondialisé depuis au moins 50 ans et nous le sommes encore plus depuis que l’avènement de l’informatique ; ou pour le dire autrement, la technologie numérique de par sa seule existence technique induit déjà un processus de mondialisation. Ce n’est pas une question de choix idéologique qui nous inviterait, comme dans la période 68 à préférer un système économique à autre, comme si l’alternative était là maintenant et il s’agit encore moins d’idéal. La mondialisation est, qu’on le veuille ou non, la caractéristique majeure qui accompagne la postmodernité. Nous vivons dans un monde mondialisé, non pas tant parce que nous l’avons choisi, mais parce que nous avons jetés dedans dès la naissance. Et ce que nous pouvons vérifier, c’est qu’il connaît un auto-développement, en apparence (c’est tout notre sujet) purement technique, qui semble presque irrésistible.  

      2) Passons maintenant à l’autre extrême pour étudier les termes approchants et l’extrême opposé du factuel, c’est l’idéal, ce qu’avec force recherches, la pensée parvient à proposer comme le plus souhaitable et le meilleur, ce qui serait la meilleure définition du bien commun pour le monde humain.  Par essence, c’est un projet philosophique. Il vise ce que nous appellerons l’unité humaine sur ce monde, sur cette planète, ce qui n’a rien à voir avec la mondialisation, ni avec le mondialisme.


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Questions:

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Le système technicien et l'imposture
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